nédite, la visioconférence "le grand direct des AOC" ouverte ce 25 novembre à 9 heures à tous les professionnels de la filière s’y inscrivant compte poser les questions du vignoble d’appellation pour son avenir et les bases politiques pour pouvoir y donner des réponses. Demandant à tous les inscrits de préciser leurs attentes, la Confédération Nationale des vins et eaux-de-vie de vin AOC (CNAOC) fait évoluer son programme selon les principales thématiques émergentes. Crise viticole oblige, arrivent en tête des interpellations vigneronnes les enjeux d’adaptation/d’innovation de l’AOC, de performance économique, de gestion des marchés et de reconquête des moments de consommation.
Premier sujet mis au programme, cet enjeu de séduction de nouveaux consommateurs entraîne des questions viticoles percutantes : « pourquoi l’assouplissement de la loi Évin pour le vin n’est-il pas discuté ? Pourquoi ce n’est pas une priorité nationale ? » demande un inscrit souhaitant visiblement des actions de lobbying pour simplifier la promotion du vin. « Que fait la filière face à l'désintérêt croissant des nouvelles générations pour le vin ? » pose un autre, inquiet du faible attrait pour les vins chez les consommateurs de demain. « Comment adapter l'offre de nos AOC aux attentes des marchés dans une approche coordonnée ? » interroge un troisième, sans doute impatient de suivre la mise en œuvre concrète du plan de filière.
Injustes prix
Sur le volet de « la résilience économique » pour « construire une filière qui produit pour vendre et non pas pour détruire » comme indiqué par la CNAOC, les inscrits alignent les questions cruciales : « comment parvenir à mettre en place des prix de référence équitables voire par segment ? Quand retrouvera-t-on un prix de vente correct ? » Un manque de visibilité sur le prix rémunérateur des vins qui en incitent d’autres à se pencher sur la diversification : « en cette période de crise, comment générer des revenus complémentaires ? » D’aucuns souhaitent un virage dans les outils de pilotage par l’intelligence économique : « comment assurer le pilotage économique de notre filière ? »
Concernant la simplification administrative et la non-complication du métier par le maintien des outils de production (irrigation, phytos…), on se demande dans le vignoble « où en sont les engagements de simplification administrative (douanes, déclaratif, fiscalité) et quel est le calendrier ? » On s’interroge aussi « comment poursuivre la transition environnementale en temps de crise (des volumes de production de plus en plus aléatoires et des banques de plus en plus frileuses) ? » La situation ne s’arrangeant pas avec les retraits d’Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) pour les traitements au cuivre : « comment continuer une viticulture biologique si de plus en plus de produits sont interdits sans alternatives crédibles abordables ? »
Redonner du sens
Sur le dernier sujet, celui de l’avenir de l’AOC, la CNAOC reçoit une question moins réglementaire que philosophique : « est-il encore possible d’innover en AOC ? » Une autre interrogation en écho étant : « comment accélérer la simplification des cahiers des charges et réduire les délais de procédure de validation ? » Alors que les AOC fêtent leurs 90 ans en 2025, une question essentielle est « comment valoriser et redonner du sens au concept d’appellation ? »
Têtes d’affiche
Pour répondre à ces interrogations pesant sur l’avenir de la filière, la CNAOC accueillera Christophe Hansen, le commissaire européen à l’Agriculture, la députée Sandra Marsaud (Charente, Ensemble Pour la République) qui a cosigné le rapport de l’Assemblée nationale sur les stratégies de marchés vitivinicoles, le négociant languedocien Gérard Bertrand et des institutionnels.




