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"La paraffine a tellement chauffé qu'elle a cramé les bourgeons" Dans le Sud, mieux vaut éviter les plantations tardives 
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Plantation
"La paraffine a tellement chauffé qu'elle a cramé les bourgeons" Dans le Sud, mieux vaut éviter les plantations tardives 

L’épisode de chaleur de juin dernier, mortel pour de nombreux plantiers, ravive le débat sur la période idéale de plantation. Février-mars pour un bon enracinement avant l’été ou mai-juin après les gelées de printemps ? Les pépiniéristes répondent.
Par Pauline Orban Le 06 novembre 2025
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Pierre-Denis Tourette et son père Pierre, pépiniéristes à Vogüé en Ardèche - crédit photo : DR
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icolas Bourguet, pépiniériste à Lézan, dans le Gard, n’en a pas cru ses yeux. Mi-juin l’an dernier, trois jours à 40 °C ont suffi pour brûler les 5 000 pieds d’un plantier fraîchement installé. « La première rangée qui avait été plantée le 1er juin juste avant 20 mm de pluie a survécu. Le reste, planté après cette pluie, a brûlé. Sous l’effet de la chaleur, la paraffine a tellement chauffé qu’elle a cramé les bourgeons », se désole-t-il.

Anticiper les plantations

À Vogüé, en Ardèche, son confrère Pierre-Denis Tourette a assisté au même désastre. « Tous les vignerons qui ont repoussé leurs plantations ou leurs complantations à début juin ont perdu 80 à 90 % de leurs plantiers lors de la canicule du 10 juin. » Pour éviter que cela ne se reproduise, il suggère d’anticiper les plantations. « Si les vignerons avaient planté en février-mars, leurs plantiers auraient eu 2 ou 3 feuilles étalées au moment des fortes chaleurs. Ces feuilles auraient très certainement brûlé, mais les plants déjà enracinés auraient survécu. »

L’un des clients de Nicolas Bourguet, viticulteur à Laurens (Hérault), prévoit justement de planter 3 ha de grenache blanc et de chardonnay le 10 décembre pour éviter les coups de chaud de l’été prochain. « Les plants peuvent toujours prendre un coup de froid au printemps. Ils seront un peu moins vigoureux mais finiront par repartir. En cas de canicule, ils ne s’en remettront pas », assure-t-il.

Planter tôt oui mais uniquement dans le Sud

Planter tôt ? Oui, répond aussi Laurent Cabrol, pépiniériste à Plaissan, dans l’Hérault, mais seulement dans le Bordelais et sur le pourtour méditerranéen. « Dans le centre de la France, en Bourgogne ou en Alsace, mieux vaut attendre début avril. Même si les hivers n’enregistrent plus — 15 °C comme avant, les gelées de printemps peuvent malgré tout provoquer des dégâts. L’an passé, un de mes clients de la vallée du Lot a planté en février. Le 15 avril, la température a chuté à — 5 °C. Il a perdu 20 % de ses jeunes plants. »

« La date de plantation dépend aussi du type de plant, souligne Patrice Gentié, pépiniériste à Sainte-Livrade-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne. Février-mars pour les plants traditionnels si les sols ne sont pas trop hydromorphes et bien préparés. Et jusqu’à mai-juin pour les plants en pot : leurs racines étant plus développées au moment de la plantation, ils résistent mieux aux fortes chaleurs estivales. »

Les plantations d'automne se développent

Sur le terrain, Olivier Yobrégat, ingénieur agronome à l’IFV, observe une tendance à la plantation et complantation entre le 15 octobre et le 30 décembre. « Cela assure un bon développement racinaire avant les fortes chaleurs estivales et évite de devoir repousser les plantations au mois de juin lorsque les printemps sont pluvieuxSouvent, l’automne est aussi propice à une meilleure préparation des sols qu’à la fin de l’hiver quand ils sont encore humides. Le risque d’asphyxie des pieds est alors moins important. »

Seul obstacle aux plantations d’automne : la disponibilité des plants traditionnels. Il faut que les pépiniéristes aient le temps de les arracher et de les trier. Pour Pierre-Denis Tourette, c’est compliqué. « Le cycle végétatif des plants est de plus en plus long car les automnes sont plus doux. Or, il faut que les feuilles soient tombées pour qu’on puisse les arracher. Livrer avant le 1er décembre relève donc du défi. Reste l’option plants en pot. Plus onéreux, ils servent surtout pour les complantations. » S’il paraît judicieux, dans de nombreux cas, de planter plus tôt en raison du réchauffement, c’est loin d’être une simple affaire. 

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