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Le vin ne veut pas des taxes votées à l'Assemblée : "on ne remplit pas les caisses de l’État : on vide les villages"
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La cave se rebiffe
Le vin ne veut pas des taxes votées à l'Assemblée : "on ne remplit pas les caisses de l’État : on vide les villages"

Qu’elles viennent de France ou de Trump, le vin ne veut pas de taxes plaide Samuel Montgermont, le président de Vin & Société alors que des députes viennent d’adopter des mesures ciblant la fiscalité des boissons alcoolisées sous la houlette d'Addictions France, qui prône à tout prix une réduction quantitative des consommations.
Par Alexandre Abellan Le 30 octobre 2025
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Le vin ne veut pas des taxes votées à l'Assemblée :
« Les députés viennent de voter deux mesures lourdes de conséquences : la fin du plafonnement de l’indexation des accises et la création d’une taxe sur la publicité pour les boissons alcoolisées » alerte Samuel Montgermont. - crédit photo : DR
L

e verre à moitié plein peut faire déborder la coupe déjà pleine… Examinant ce mercredi 29 novembre le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026), la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale s’est penchée sur une série d’amendements visant la fiscalité des boissons alcoolisées en général et du vin en particulier. Si ont été rejetés le principe d’un prix minimum sur toutes les boissons alcoolisées (par exemple porté par un amendement écologiste) ou l’extension de la cotisation de sécurité sociale à tous les alcools (soutenu ici par des députés socialistes) ont été adoptées des propositions de déplafonnement de l’indexation des accises sur l’alcool à 1,75 % en cas d’inflation (comme par cet amendement du groupe Horizons) et la taxation à 3 % des achats de publicité pour des boissons alcoolisées par des entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 10 millions € (ici par la France Insoumise).

Affaiblir encore la capacité du vin français à défendre son image

Si les refus de prix minimum et d’extension de la cotisation de sécurité sociale sont un soulagement pour une filière viticole en crise de volumes consommés (en France et à l’export) et de coûts de production (avec des récoltes historiquement basses), les deux dispositions adoptées en commission constituent « une gifle pour la viticulture française » estime Samuel Montgermont, le président de Vin & Société, pour qui « indexer les accises sans limite, c’est institutionnaliser la hausse, transformer l’exception en habitude. Ajouter une taxe sur la publicité, c’est affaiblir encore la capacité du vin français à défendre son image et ses marchés, alors que notre pays possède déjà, avec la loi Évin, l’un des cadres les plus stricts au monde. »

« À l’heure où la filière viticole traverse sa pire crise depuis vingt ans, où les producteurs demandent du soutien, pas des sermons, une partie de la représentation nationale choisit d’envoyer ce message : "vous paierez un peu plus chaque année, quoi qu’il arrive" » alerte le négociant rhodanien, pour qui cette proposition de « fiscalité automatique, déconnectée du terrain, frappera encore un peu plus des exploitations déjà sous tension. Ce n’est pas une taxe : c’est une méthode. Celle d’un Parlement qui n’écoute plus, ne débat plus. » Et qui devient incohérent pour Samuel Montgermont : « on s’oppose, à juste titre, aux taxes Trump, mais on vote nos propres hausses de taxes, sans en voir le paradoxe ni les effets mortifères. » Car « quand on taxe la vigne, on ne remplit pas les caisses de l’État : on vide les villages », alors que la perte de rentabilité condamne des vignobles à l’arrachage et les prive de transmission. En somme pour Samuel Montgermont, « la viticulture n’a pas besoin de nouveaux prélèvements automatiques : elle a besoin de perspective, de respect et de cohérence » après des rapports de députés et de sénateurs alertant sur les difficultés de toute un filière (aucun bassin viticole n’étant réellement épargné).

Actions de prévention

Débutant ce mardi 4 novembre, les discussions en séance du PLFSS 2026 sont pour Vin & Société l’occasion de remettre l’église au centre du village. Et de pouvoir débattre des effets de propositions réflexes du camp hygiéniste ? Comme l’indiquent des députés en commission des affaires sociales, ces amendements viennent d’échanges et de propositions de l’association Addictions France (ex-ANPAA), qui prône sans relâche une fiscalité comportementale pour baisser toute consommation de boissons alcoolisées en quantité, sans faire dans le détail entre excès et modération. « La mesure proposée permettra d'abonder le budget de la Sécurité sociale et ses actions de prévention » répètent pourtant des amendements de fiscalité comportementale, les députés répétant les chiffres datés et la vision périmée d’une consommation d’alcool galopante en France.

Vice versa

Revendiquant un état d’esprit révolutionnaire, Bernard Basset, le président d’honneur de l’association Addictions France (ex-ANPAA), annonçait cet été tout miser sur le PLFSS pour avancer sur la fiscalité comportementale, déclarant sur son site « pour paraphraser un grand ancien, pour l’alcool, "il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace", et la santé publique et les comptes publics seront sauvés ». Chez Addictions France, on vit encore au temps du comité de salut public… Si la grandeur de Danton pâtit de débats historiques sur sa corruption financière et ses infidélités politiques, sa célèbre harangue du 2 septembre 1792 face à l’Assemblée et à la menace de l’armée prussienne a du mal à sonner dans un mot d’ordre hygiéniste et moralisateur. L’une de ses autres citations fameuses étant « qui hait les vices, hait les hommes ». Mais la modération politique de Robespierre pourrait permettre une synthèse pour la pédagogie de la consommation raisonnée, car « après le pain, l'éducation est le premier besoin d'un peuple ». Alors, de l’audace ?

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Tous les commentaires (7)
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Alexis Sabourin Le 06 novembre 2025 à 08:50:11
@ Byron : Je comprends bien votre colère et il y a une part de vrai dans votre constat : certaines stratégies industrielles ont pu fragiliser des bassins entiers. Mais le problème soulevé par Samuel Mongermont dépasse de très loin le cas d'Hennessy ou des grands groupes. D'abord, une nouvelle taxe, même ciblée au départ, finit toujours par s'étendre et se diffuser vers les structures plus modestes ? c'est exactement ce qui s'est passé dans d'autres secteurs. Ce n'est donc pas défendre ?les géants?, c'est simplement alerter sur la pente glissante. Et puis, sans tomber dans la caricature, il faut reconnaître que l'écosystème viticole est interdépendant : les grandes maisons, les PME, les coopératives, les artisans, les transporteurs, les verriers? tout le monde fait tourner les territoires. Quand une fiscalité supplémentaire freine l'investissement ou l'emploi chez les uns, les autres en ressentent les effets. Enfin, si l'on veut réellement aider les villages viticoles, il vaudrait mieux récompenser la production, la transmission et la création de valeur locale plutôt que d'ajouter des prélèvements symboliques. La colère est légitime, mais la solution passe par un équilibre, pas par une opposition entre petits et grands.
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Byron Le 03 novembre 2025 à 14:46:28
@Alexis Sabourin . C'est une blague? Hennessy? On parle d'un groupe en situation d'oligopole qui met à genou toute une région 1-en ayant poussé à des campagnes de plantation totalement donnectées de la réalité qui mettent désormais les viticulteurs en situation de surproduction, les rendant vulnérables aux attitudes prédatrices...de Hennessy 2-en mettant cette région en opposition avec tous les autres bassins viticoles français en ayant fait croitre son vignoble de manière inconsidérée, pour finalement menacer les autres de les inonder de leur vin blanc de base produit en trop grande quantité, 3-et qui contribue à mettre à genou tout un pays en échappant à une fiscalité équitable. Alors soyons sérieux deux minutes : on peut le dire clairement, Hennessy TUE des villages entiers, de même que sa maison-mère. Mais faudra que Cognac ait le nez complètement au fond de la crise pour que vous le compreniez. C'est d'une tristesse, qui en deviendrait rigolote si elle n'emportait pas suicides et disparitions de viticulteurs de manière hebdomadaire. C'est pas avec des taxes qu'on tue l'économie, c'est les prédateurs qui sévissent sur les marchés qui tuent l'économie.
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Alexis Sabourin Le 02 novembre 2025 à 14:57:50
@ Byron : « ce n'est pas ces grands groupes (qui accessoirement prennent les viticulteurs-apporteurs à la gorge) qui font vivre les villages et les régions viticoles » -> en Charente tout le monde bosse avec Hennessy qui vend 1/4 du Cognac donc bien sûr que ça fait vivre les villages? Et puis aujourd'hui c'est à partir de 10 millions, demain pourquoi pas 5, puis 2, puis 1 puis tout le monde. C'est classique comme évolution fiscale et surtout c'est pas comme si dans un pays où on paye des taxes sur des taxes (comme la TVA sur la TIPP pour le carburant) il n'y avait pas déjà assez d'impôts ! « On » est en train de tuer l'économie mais on continue à faire comme si tout allait bien.
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ARTHUS Le 31 octobre 2025 à 19:38:50
Franchement si le temps passé à pondre des textes de loi pour tuer le monde Agricole était taxés alors la France serait riche .......
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Vma Le 31 octobre 2025 à 12:04:27
Comment tuer à petit feu les paysans, leurs villages et la campagne ?
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Ali Le 31 octobre 2025 à 07:30:29
Des taxes, des taxes et toujours des taxes,des normes, des normes et toujours des normes, des fonctionnaires des fonctionnaires et toujours des fonctionnaires , pendant ce temps là, la France ( et l'Europe) coule , à quand un Milei pour diriger la France et l'Europe.....
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Byron Le 30 octobre 2025 à 10:16:18
Vous en connaissez beaucoup, vous, des entreprises de vignerons dont le chiffre d'affaires dépasse 10 millions ?? Je n'ai pas l'impression que ce soit les vignerons que ces gens-là défendent, mais seulement les grands groupes qui ont les moyens de se payer des pubs dans le métro. « Quand on taxe la vigne, on ne remplit pas les caisses de l'État : on vide les villages ». Oh merci Pernod Ricard et LVMH de faire vivre nos territoires. Quelle blague. Il s'agit tout simplement d'un mensonge, puisque ce n'est pas ces grands groupes (qui accessoirement prennent les viticulteurs-apporteurs à la gorge) qui font vivre les villages et les régions viticoles. Marre d'être représentés par ces clowns malhonnêtes. Comment voulez-vous que le vin améliore son image avec des défenseurs pareils? Vous pensez que ce sont eux qui ont les clés pour nous reconnecter aux générations qui nous boudent? Quand est-ce que les vignerons vont se réveiller et demander des comptes à ceux qui prétendent nous représenter?
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