e plan est « notre feuille de route pour maîtriser les coûts, gagner en efficacité, innover et construire un modèle résilient », a déclaré Christophe Raucaz, président de la Fédération française de la pépinière viticole (FFPV), pour introduire le plan de durabilité de la filière présenté le 22 octobre à Lourmarin (Vaucluse) en congrès de la fédération. Ambitieux, ce document, issu d’un travail collaboratif entre différentes instances, comporte sept enjeux. Chaque entreprise pourra s’inspirer en s’appuyant sur des résultats concrets, qui restent encore à mettre en œuvre pour la plupart. Enjeux économique, sociaux, environnementaux…, toutes les thématiques ont été passées au crible.
À l’image de la viticulture, les pépiniéristes vont ainsi s’atteler à la mise en place d’un référentiel des coûts de production en utilisant les bilans comptables. La réduction des charges salariales fait aussi partie des objectifs, via le maintien de l'exonération des travailleurs saisonniers TO-DE, qui prévoit des exonérations sur les taxes patronales, et l’accélération de la mécanisation de la production. La pérennité de l’activité des entreprises passe aussi par la sécurisation des ventes et de la trésorerie. « Il convient de poursuivre la sensibilisation des pépiniéristes aux bonnes pratiques de commercialisation en partageant un guide de ces bonnes pratiques commerciales avec l’ensemble des adhérents », a souligné Marie-Catherine Dufour, directrice technique au Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) qui a participé à cette réflexion collective. Pour garantir les rentrées d’argent, les pépiniéristes proposent en outre que le versement des primes à la plantation soit conditionné à une facture acquittée. Des contacts vont en outre être pris avec les banques pour négocier des prêts spécifiquement adaptés à l’activité de cette profession. Aujourd’hui, cela n’existe pas. L’idée est aussi de faire évoluer les conditions générales de vente entre pépiniéristes pour éviter que les transactions commerciales fragilisent les trésoreries.
L’innovation, gage de compétitivité, constitue un axe important de la feuille de route des professionnels de la pépinière. Les travaux de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et les projets de R&D du plan national de développement du vignoble représente une ressource sur laquelle ils veulent notamment capitaliser. Ils comptent toutefois aller plus loin avec la mise en place de travaux pour améliorer la réussite en pépinière, notamment sur la qualité des bois et les critères de sortie de stratification. Ils attendent en outre qu’un outil de tri utilisant une technique d’imagerie puisse être développé à l’issue des travaux du projet Qualigreffe.
De même, le recours à l’Intelligence Artificielle (IA) pourrait faciliter et objectiver le tri des plans. « Des actions doivent être engagées pour faire face au réchauffement climatique, a indiqué Anastasia Rocque, directrice du centre de sélection de la vigne de l’IFV. Cela passe par la réalisation d’études technico-économiques sur les protections physiques contre le gel, la grêle et les pluies dans les pépinières. » La réduction des impacts environnementaux des pépinières, via la pulvérisation de précision et des programmes alternatifs font aussi partie des volets à déployer, de même que la sensibilisation aux métiers de la pépinière auprès des étudiants. La FFPV ne part pas, pour autant, de zéro. « Certains de ces axes sont déjà engagés dont notamment pour certains dans le cadre de la marque collective Vitipep’s », a précisé Christophe Raucaz. Autre point marquant, la volonté de renforcer les liens avec la viticulture en intégrant les conseils d’administration des Chambres d’agriculture et en se rapprochant des syndicats agricoles pour bénéficier de leur expertise sur les questions réglementaires. Avoir un référent pépinière au sein des Chambres d'agriculture serait déjà un minima pour la FFPV.




