ne grande manifestation vigneronne se tiendra le samedi 15 novembre prochain à Béziers. Avec encore le souvenir du succès de la manifestation du 25 novembre 2023 où 6 000 vignerons avaient déambulé dans les rues de Narbonne, plusieurs représentants syndicaux viticoles de l’Aude, l’Hérault et le Gard se sont réunis ce mardi 21 octobre à Béziers pour annoncer un nouvel évènement de contestation vigneronne quelques jours avant la tenue du prochain salon Sitevi (25-27 novembre à Montpellier).
Sont attendus des viticulteurs et vignerons mécontents de l'Aude, du Gard, de l'Hérault et probablement d’autres départements limitrophes. « Jusqu’à Bordeaux et en Provence », espère même Damien Onorre, le président du Syndicat des Vignerons de l’Aude (SVA). Les Fdsea et Jeunes Agriculteurs des trois départements se joignent au SVA pour appeler à une manifestation où le ras le bol ne peut plus rester sous le couvercle alors que les difficultés s’accumulent dans la filière viticole. « Les fédérations des Vignerons coopérateurs et des Vignerons indépendants se joindront également au mouvement », précise le vigneron bitterois Jean-Pascal Pelagatti, représentant la FDSEA 34.


Soulignant la crise « profonde et inédite par sa longueur », les représentants syndicaux énumèrent « l’augmentation des coûts de production, les taxes à l’export, la communication limitée par la loi Evin, l’étude PestiRiv, la déconsommation ou les niveaux de prix des vins » qui essorent les finances d’une production qui indique ne plus s’en sortir. « Sans parler de la simplification dont on parle depuis début 2024 et sur laquelle rien n’a bougé, voire s’est compliqué », peste Jean-Pascal Pelagatti.
Expliquant vouloir avant tout « vivre de leur travail », les vignerons déclinent en 4 revendications fortes leurs attentes pour apporter des solutions rapides à la filière. « Nous travaillons aujourd’hui pour perdre de l’argent, le négoce doit comprendre qu’à force de tirer sur la corde, c’est peut-être la dernière année où ils vont pouvoir encore s’approvisionner dans nos caves. Il faut impérativement faire quelque chose pour les prix de nos vins », tonne Franck Saillan, le vice-président du SVA.
Un nouvel arrachage définitif « pour réduire le potentiel de production et permettre aux collègues qui arrivent au bout de sortir dignement », explique Damien Onorre, figure également au rang des attentes du collectif vigneron. La simplification des moyens de production, « avec des règles adaptées à nos contraintes climatiques », souhaite Jean-Pascal Pelagatti, est une autre attente forte dans les revendications vigneronnes, au même titre que la simplification des contraintes de commercialisation en France ou en Europe.
Enfin, le point le plus urgent des revendications vient dans l’accompagnement des exploitations sur la taxation du foncier, en particulier la taxe sur le foncier non-bâti (TFNB). « C’est devenu un impôt sur un outil de production qui n’est plus rentable, ça n’a aucun sens », pointe Jean-Pascal Pelagatti, alors que des dégrèvements sont actés cette année dans les trois départements. Les représentants syndicaux indiquent qu’ils rencontreront le préfet de l’Hérault à l’issue de la manifestation du 15 novembre, tout en appelant la ministre de l’Agriculture reconduite Annie Genevard à venir les rencontrer également. « Elle sera dans tous les cas attendue pour des réponses au plus tard pour la tenue du Sitevi à Montpellier », rappellen Jean-Pascal Pelagatti.