es 8,9 hectares de voltis, cépage blanc résistant au mildiou et à l’oïdium, ont été vendangés pour la première fois cette année en Champagne. Faisant partir des Variétés d’intérêt à fin d’adaptation (Vifa), ce cépage est principalement planté près des habitations sur des Distances de sécurité riverains (DSR) ou dans des secteurs sensibles à l’oïdium. « On apprend à le découvrir, précise Héloïse Mahé, responsable du service Qualité raisin et vin au sein du Comité Champagne. Il a suivi le rythme de maturité des autres cépages alors que l’on s’attendait à le vendanger une semaine plus tard ».
Mais ce qui a surtout surpris les professionnels, ce sont les poids des grappes. Certaines grappes, qui ont fait le tour des réseaux sociaux, dépassaient les 600 grammes. « Par rapport au chardonnay, il y a deux fois moins de grappes au m2 avec le voltis et les grappes sont deux fois plus grosses, souligne Héloïse Mahé. Cette année, grâce à l’année ensoleillée, le degré moyen s’est élevé à 9.8 alors que c’est un cépage qui est plutôt entre 9 et 9,5 ». Sur les 600 kg de voltis vinifiés au Comité Champagne pour réaliser différents essais, le degré moyen était de 9,95, l’acidité totale de 6,4 g/L et le pH de 3,10.
Le Comité Champagne expérimente la micro-vinification du voltis avec les six souches les plus utilisées en Champagne. Un réseau des 80 professionnels cultivant ce nouveau cépage a été créé pour échanger sur les pratiques culturales du voltis. Et parmi eux, la dizaine d’opérateurs qui ont vinifié le voltis ont été invités à mentionner leur itinéraire technique sur un petit livret. Le Comité Champagne les réunira en janvier pour un échange sur leurs retours œnologiques. « Le voltis a une propension à colorer les jus, poursuit Héloïse Mahé. Il faut donc le sulfiter comme un raisin noir et non comme un chardonnay. Nous avons également une piste de réflexion sur son amertume en fin de bouche, pour voir comment on pourrait la minimiser ».
La décision d’intégrer le voltis dans le cahier des charges de l’AOP champagne interviendra après la vendange 2032. Le voltis pourra être intégré ou exclu du cahier des charges. Une période d’essai complémentaire de cinq à dix ans pourra également être décidée.




