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Galérien à péter

Par Alexandre Abellan Le 18 juillet 2025
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Galérien à péter
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i l'on avait mauvais esprit, on dirait que la soupe est pleine... Très citadine à défaut d'être urbaine, la dernière sortie médiatique de la députée écologiste Sandrine "je n’en ai rien à péter de leur rentabilité" Rousseau n’en finit pas de heurter les agriculteurs en général et viticulteurs en particulier. Expliquant que son propos a été mal résumé, mal interprété et surtout monté en épingle par ses opposants politiques, l’élue parisienne précise sur ses réseaux sociaux qu'elle critique la quête de rentabilité de l’agroindustrie en particulier et qu'elle défend le revenu de la paysannerie en général : il faudrait sans doute que Dieu reconnaisse les siens… A priori, on reste dans le ton péremptoire sans grande nuance dans le fond ni grande volonté dans la forme d'embarquer toute la ferme France vers un projet d'avenir. Il n'y aurait qu’un anathème pour les uns et un bon point pour les autres. Mais pas de main tendue aux premiers pour rejoindre les vertueux désignés, qui ne sont pas plus avancés. La différence entre le bon et le mauvais agriculteur doit être criante pour les spécialistes de la galinette cendr…ine.

Si « tout ce qui est excessif est insignifiant » selon Talleyrand, cette polémique et cette saillie de Sandrine "c’est pas le sujet quoi" Rousseau n’irait pas plus loin qu’une énième illustration de l’animosité avec laquelle la France agricole se sent maltraitée par les élus de la Nation. Même s’il s’agit d’un discours automatique, idéalisant la préservation de l’Environnement et diabolisant tout recours aux phytos chimiques (qui saliraient l’argent gagné selon la députée), ces propos oublient que sans l’entretien des parcelles agricoles et de leurs abords, les campagnes tiendraient de la friche plus propice à la propagation d'incendie qu'à l'expression de la biodiversité.

Sans volonté d’apaisement visible après sa phrase choc, Sandrine "ce n’est pas de la rentabilité en fait, c’est de l’argent sale" Rousseau déclare dans un communiqué être partisane d’un concept de « socialisation partielle » du revenu pour les agriculteurs et confirme que « l'objectif de l'agriculture n'est pas d'être rentable ». Reste que la paysannerie sait bien qu’il n'existe pas de déclarations d'amour, seulement des preuves d'amour. Et on serait bien en peine de dire quel parti politique a mis durant cette session parlementaire la priorité sur la révision d’Egalim ou l’utilisation de tout autre véhicule législatif pour assurer un revenu décent à une viticulture dans le dur. Malgré les dénégations et tentatives d’explication, le fossé ne peut donc que se creuser entre l’électorat de ville et l’électorat des champs. Ce dernier pouvant être fermé, pour ne pas dire hostile, à la volonté citadine d'imposer un cadre environnemental : les insultes sexistes et misogynes proférées en juin 2023 à l'encontre de la députée parisienne dans les vignes de l'Aude en témoignant douloureusement.

Il demeure que la réalité économique de la terre semble dans le meilleur des cas méconnue, dans le pire méprisée, et en toutes circonstances passée par pertes et profits. Un comble, alors que des prix d’achat toujours plus bas des vins défraient la chronique, pour les bio comme les conventionnels, accentuant la détresse des producteurs pour continuer à financer leur activité à défaut de pouvoir en vivre. On ne peut décemment mettre un tel vent à l’épidémie de suicides qui frappe et menace toutes les bouts de parcelles. Si « entre le sarcasme et l’ironie il y a la même distance qu’entre un rot et soupir » selon Hugo Pratt, entre le sandrinerousseauisme et le voltairianisme*, il y a le même fossé qu’entre une pétarade et une perle. « Mais quoi ! Loin de Paris se peut-il qu'on respire ?

Me dit un petit-maître, amoureux du fracas » rapporte Voltaire dans un poème sur l’Agriculture (épitre à Madame Denis, 1761), où il prend des airs bucoliques de Virgile : « La France a des déserts, ose les cultiver ;

Elle a des malheureux : un travail nécessaire,

Ce partage de l'homme, et son consolateur,

En chassant l'indigence amène le bonheur ».

Car « c'est ainsi qu'on peut vivre à l'ombre de ses bois,

En guerre avec les sots, en paix avec soi- même ». Alors, voltairien à péter ?

 

* : Si les philosophes Jean-Jacques Rousseau et Voltaire ne manquent pas de points d’opposition, ils partagent le même respect pour l’Agriculture. Le premier écrivant dans l’Émile que « l'agriculture est le premier métier de l'homme : c'est le plus honnête, le plus utile, et par conséquent le plus noble qu'il puisse exercer ». Le second affirmant dans le Sottisier : « on a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les autres ».

 

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Tous les commentaires (5)
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Xavier Anglès Le 18 juillet 2025 à 15:21:38
J'aime bien le commentaire du commentaire et les commentaires des pseudo qui suivent... Bon, Rousseau a signé son discours haineux sur l'agriculture, ok , mais les pseudo restent des pseudo! courage! engagez vous! signez vos textes engagé, ou dégagez! Rousseau à le piètre courage d'engager sa parole qui compte pour du beurre (bio)? car cette personne n'a aucune once dans sa besace de BSP (bon sens paysan) peu en sont pourvu, mais il faut être équipé d'un cerveau pour ça! j'ai eu la curiosité de regarder le reportage sur cette di/vin/ne personne fait par Karine Lemarchand, et dans l'intimité de son appartement cossu Parisien, rien ne m'a semblé de ce que les caméras ont filmées , rien ne m'a semblé choquant d'une vie qui pourrait être tournée vers le BIO, Ecolo, ... rien, repas normal d'une vie normale avec des amis, pas d'éolienne dans le jardin, pas de jardinière sur le balcon. j'aurais voulu voir tout ça! mais le néant. Déçu par cette vision normale... Alors? quid de la question? pourquoi fait-elle autant de zèles et provoque les agri? c'est quoi son kiff? Je propose de l'inviter sur mon exploitation pour lui expliquer la vie...... rurale.... Je m'engage voilà c'est dit! A ben leu,
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sbs Le 18 juillet 2025 à 14:32:06
Mme Rousseau nous parle de "rentabilité" , l'immense majorité des acteurs de la Ferme France n'en demande pas tant , juste un peu de "viabilité" serait déjà bien ....
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Sam Le 18 juillet 2025 à 14:27:04
Que d'éxageration dans votre article, devrais-je dire réquisitoire, avec la finesse du bulldozer, qui se veut "allégé" par des citations de Rousseau(J.J.?) et de Voltaire, auteurs qui appartiennent à une époque où l'agro-chimie n'existait pas... Et que dire de vos "jeux de mots" à l'extrême limite de la décence... J'ai 60 ans, et je peux vous assurer que les changements climatiques, l'extinction de 70% des espèces vivantes, Je m'en rend clairement compte, enfant dans les années 70, si l'on mangeait dehors l'été, on était systématiquement ennuyé par les guêpes ou les abeilles au moment du melon. Maintenant ça n'est plus du tout le cas. Nombre d'espèces que je voyais enfant ont totalement disparues. Je peux comprendre bien évidemment que la rentabilité soit une obligation pour toute activité, y compris l'agriculture et la viticulture, mais opposer rentabilité et écologie est d'une très grande malhonnêtetée intellectuelle (ouh ce dernier mot que vous execrez par dessus tout...). On PEUX être rentable tout en préservant la nature, certains y réussissent très bien. Le problème est plutôt lié à son positionnement produit entre autres, et à la lenteur de réaction de beaucoup qui pensent toujours que ça va s'arranger, "on a toujours fait comme ça " comme le père ou le grand-père... On voit maintenant tout le monde se mettre au chardonnay (la mode du moment), même dans le Bordelais... L'autre problème est aussi votre habitude à vous croire petits par rapport à la grande distribution. Ensemble vous pouvez être puissants, c'est à vous d'y croire, et je pense que les consommateurs sont prêts à payer leur vin au juste prix. Bien évidemment les viticulteurs qui font.t du vin pour Lidl ou Aldi, c'est une autre histoire. Imposez un prix plancher garant d'une rentabilité décente. Ou alors montez en gamme pour obtenir un prix correct. En conclusion votre positionnement du "tout ce qui nous arrive c'est de la faute aux écolos et à Sandrine Rousseau", oubliez le et remettez vous en question. Et pour terminer, si vous avez perdus un parent, un père, un frère, du cancer, posez-vous les bonnes questions, "il est tombé par terre, c'est la faute à Bayer, le nez dans le ruisseau c'est pas la faute à Rousseau... POSEZ-VOUS LA QUESTION!!!
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DARIUS Le 18 juillet 2025 à 13:57:02
Madame Rousseau a dit tout haut ce que tous les partis politiques une fois au pouvoir ont fait : se désintéresser de la rentabilités des entreprises. Et c'est comme cela que notre industrie et notre agriculture sont en déclin depuis de nombreuses décennies.
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bill et boule Le 18 juillet 2025 à 12:27:18
sans surprise fille de deux inspecteurs des impôts pure universitaire SR est totalement hors sol et en tous cas parfaitement deconnectee de notre vie quotidienne et de ses aléas climatiques et ommercuaux .Elle dit tout haut ce que beaucoup de ses clones tristes pensent tout bas . On reste surpris de l extrême résilience de la branche viti , alors que un retour des gilets jeaunes devient souhaitable même dans l esprit des plus moderes . Quelle violence et quelle grossièreté de la part de cette femme très représentative d une certaine élite ! C est vraiment grave de nous cracher à la figure ainsi.
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