es chercheurs de l’Université de Cornell ont comparé la capacité des humains et des chiens à détecter les œufs du fulgore tacheté (Lycorma delicatula), un insecte piqueur signalé dans 14 Etats américains et menaçant l’Europe capable de faire mourir un pied de vigne en une seule saison.
Après avoir demandé à des maîtres-chiens d’entraîner un labrador et un berger belge malinois à détecter les masses d’œufs du ravageur pendant l'hiver, les chercheurs les ont fait parcourir plusieurs rangs de vigne dans 20 parcelles de Pennsylvanie et du New Jersey connues pour être infestées et dans plusieurs portions de forêt les bordant. Les lendemains des passages des chiens, les chercheurs ont demandé à trois observateurs humains de retourner aux mêmes endroits scruter les ceps, les piquets, les arbustes, retourner le sol, les rochers… A chaque fois, l’exercice a été suivi par balise GPS et chronométré.
Les humains ont détecté 1,8 fois plus de masses d’œufs mesurant environ 2,5 cm que les chiens dans les vignobles. Ils en ont trouvé en moyenne 31 par heure contre 24 pour les chiens. Rien d’étonnant pour Angela Fuller, à la tête de l’étude, étant donné que l’homme « scanne de haut en bas chaque cep ou chaque piquet pour repérer les masses de 2,5 cm, quand le chien réalise des relevés olfactifs moins systématique ».
En revanche, dans les forêts bordant les vignobles, où le fulgore tacheté hiverne, les chiens ont détecté 3,4 fois plus d’insectes que les humains. « Dans un environnement complexe où la visibilité est réduite, les chiens ont été bien plus performants, même pour des niveaux d’infestation faibles », commente la chercheuse qui pense que les laisser aller et venir à leur guise à moins de 75 mètres de la lisière de la forêt, où se concentrent la plupart des masses d’œufs, sous le contrôle d’un maître-chien, pourrait permettre de détecter les infections naissantes du ravageur et de les éradiquer avant qu’elles ne se propagent dans les vignes.
L’étude est parue en anglais dans la revue en ligne Ecosphere.