ros succès ce 3 mars pour le lancement du mois de Vouvray à Paris. Il fallait s’armer de patience ou alors jouer adroitement des coudes pour déguster les vins des 36 producteurs présents ou représentés au Gegeor, restaurant du 9ème arrondissement de Paris où l’événement a eu lieu, totalement bondé ce soir-là.
Pour Jean-Marc Gilet, ce succès n’est qu’une demi-surprise. « Notre cépage, le chenin, a le vent en poupe, explique ce vigneron à la tête du domaine de la Rouletière à Parcay-Meslay. Déjà, nous avons eu beaucoup de monde à Wine Paris. Les gens veulent autre chose que du chardonnay ou du sauvignon. Le climat change. Le chenin conserve son acidité malgré le réchauffement. Les gens apprécient cette fraîcheur. »
Pour ce vigneron qui exporte 60 % de sa production, « le vouvray est plus connu à New York qu’à Paris. On est là pour que ça change. » Christophe Vigneau, son voisin de table, du domaine Vigneau-Chevreau, précise : « nous sommes connus en France pour nos bulles. Mais les Français méconnaissent nos vins tranquilles secs. Nous venons dire aux Parisiens que nous ne faisons pas que des bulles. »
Pendant tout le mois de mars, des vouvrays seront mis en avant chez quarante cavistes, restaurants ou bars à vin parisiens ou de la proche banlieue. Ceux d’Alain Le Capitaine, le président de l’appellation Vouvray, à la tête du domaine qui porte son nom à Rochecorbon, seront les vedettes de trois boutiques des Domaines qui montent.
« Vendredi et samedi prochains [7 et 8 mars], nous ferons déguster sa cuvée Les Flots Rians avec du Sainte-Maure de Touraine, dévoile Chantal Pesquet, la directrice des magasins. Le week-end suivant, nous servirons son vouvray tendre Adrien avec du foie gras, puis nous ferons venir des huitres d'Irlande pour accompagner. Les 28 et 29 mars, Alain viendra expliquer ses vins et pendant tout le mois, ses vins seront à -15 %. »
Montée avec l’agence Divino Conseils, cette opération aura coûté 40000 € au syndicat de Vouvray, sans compter les gratuités et remise offertes par les vignerons pour cette opération. « Nous sommes restés pendant quelques temps à délaisser Paris, souligne Alain Le Capitaine. Depuis 2019, j’avais dans l’idée d’y faire quelque chose. Mais le Covid a tout retardé. Aujourd’hui nous sommes là. C’est un moment fort pour notre appellation ».