ls avaient choisi leur date à dessein. Et à bon escient. Ce mercredi 20 novembre, les premières rencontres Vins et Cité ont fait le plein à la Voie 15, un lieu de réception parisien à deux pas du parc des expositions de la Porte de Versailles où se tenait le congrès des maires de France (22-24 novembre).
Animées par Alain Marty, le président du Cercle Wine Business, ces rencontres s’adressaient aux élus locaux. Elles étaient en effet l’occasion du lancement de la Société des Vignes Urbaines de France. « Nous comptons déjà 19 membres, assure David Bérard, le président de l’association. Le Clos Montmartre, Nantes, Auxerre, Noisy-le-Grand… ont promis de nous rejoindre. » Bien sûr, le Clos du palais des papes d’Avignon est de ce nombre, étant entretenu par les Compagnons des Côtes du Rhône, association présidée par David Bérard.
« Nous voulons partager nos bonnes pratiques, a-t-il poursuivi. Les villes ont besoin de se désimperméabiliser. Nous voulons les inciter à créer des vignes intra-muros dans ce but. »
Cette nouvelle association est soutenue financièrement par le groupe de bâtiment et travaux publics NGE, qui a créé une filiale NGE Paysage pour « aider les villes à se renaturer » et dont le directeur général, Stéphane Perez, exploite avec d'autres associés une parcelle du château du Bernat pour produire un bordeaux supérieur d'exception.
« La vigne est un formidable symbole, a-t-il déclaré dans un brouhaha incessant qu’Alain Marty n’a pas réussi à faire taire malgré ses multiples appels au silence. C’est un moyen pour de rafraîchir les villes, de capter du carbone et un lieu de convivialité. C’est désolant de voir que la consommation baisse en France alors que l’on fait de plus en plus de bons vins. »
La nouvelle société est parrainée par le romancier Daniel Picouly, dont le dernier livre les Larmes du vin (Albin Michel) raconte son histoire avec le vin, une histoire qu’il fait malicieusement commencer alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère et qu’il écoutait les conversations des adultes et les conseils qu’ils lui prodiguaient déjà.
« J’aime les gens qui font le vin, a déclaré Daniel Picouly. J’ai envie que tout le monde partage le vin. Il faut montrer le vin dans la ville. Il faut dire que le vin est partout, qu’il fait partie du patrimoine français. On pensait que le vin était quelque chose d’acquis. Mais il devient quelque chose à défendre. Le mettre au centre des villes c’est une façon de rappeler aux gens qu’il fait partie du patrimoine. Les vignes sont des lieux qui agrègent les gens, des lieux de convivialité. »
Vigneron et maire de Beaume de Venise, Jérôme Bouletin ne pouvait qu’approuver. Il était là pour représenter le vignoble urbain de la Communauté d'Agglomération Ventoux Comtat Venaissin. « La taille, la récolte et la vente des vins de cette vigne donnent tous les ans lieu à des événements qui ressemblent les gens », nous a-t-il expliqué.
Jérôme Bouletin espère que le lustre des membres les plus prestigieux de la fédération, comme le Clos Montmartre, rejaillira sur les vignobles urbains moins connus comme celui de la CoVe.