a supercellule orageuse n’a rien laissé sur son passage en traversant l'Aude dans la nuit de vendredi du 17 mai. Un mur d’eau et de grêlons de 2 cm a raviné les parcelles et fauché la végétation. « Dans certains secteurs, les congères de glace ont laissé derrière elles un paysage lunaire, témoigne Giacomo Pinna, consultant viticole dans le Limouxin pour l’Institut coopératif du vin (ICV). Autour de Cépie, Pieusse, Pomas, Leuc, St Hilaire, et Verzeille, il n’y a plus de feuilles, plus de grappes et les rameaux sont coupés à 10 cm. On pourrait croire que les viticulteurs ont passé le taille-haies ! »
Au domaine Saint-Martin, à Leuc, Henri Cases a fait le tour de ses vignes avec un expert ce mardi matin. « 72 hectares de vignes en production sont impactés, dont 50 entre 50 et 100%, et 14 hectares de plantiers abîmés » résume le vigneron, étonné par l’hétérogénéité des dégâts. « C’est comme si la grêle avait fait des sauts sur un couloir assez étroit d’un kilomètre » explique-t-il.
« Le ciel nous est tombé sur la tête, renchérit Philippe Vergnes, président de la Chambre d’agriculture de l’Aude, au chevet des vignerons sinistrés aux côtés du préfet ce mardi après-midi. L’orage a également fait de très gros dégâts dans la Val de Dagne, de la commune de Fajac jusqu’aux portes de Camplong d’Aude ». De nouvelles intempéries ont touché Tourreilles et Montlaur ce dimanche après-midi. Les premières estimations donnent des pertes quasi totales de récolte sur plus de 1000 hectares.
Dans le Limouxin, Henri Cases pense sortir traiter au cuivre ce jeudi pour protéger le peu de feuillage épargné et aider le bois à cicatriser. « Il n’est pas si trop mâché » se rassure le vigneron, espérant déjà que la taille ne sera pas trop compliquée. Giacomo Pinna pense que ce sera davantage le cas dans les parcelles ayant subi le gel il y a quelques semaines. Au moment de la taille, il recommande aux sinistrés de prévoir des apports nutritionnels.