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Assurance révolte

Par Alexandre Abellan Le 17 mai 2024
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L

a tête dans le guidon du millésime, la filière vin garde son souffle pour les inévitables prochaines difficultés du parcours. Si elle lâche un soupir, elle ne moufte plus. Mais que les gouvernants ne s’y trompent pas : s’il n’y a plus de manifestation de mécontentement, ce n’est pas par disparition miraculeuse du mal-être, des reproches et des revendications. C’est tout simplement parce que la saison ne s’y prête plus. N’ayant plus la capacité de se mobiliser pour faire avancer ses demandes de soutien au cœur du millésime, le vignoble continue pourtant de bouillir sous le couvercle. La température ne cesse même de monter, les syndicats sachant pertinemment qu’à la moindre étincelle, l’explosion sera impossible à contrôler.

Le trop plein peut de nouveau déborder à n’importe quel moment, entre étranglement économique (plus de trésorerie pour la MSA, les impôts… ni d’argent pour répondre aux besoins primaires du foyer), perspectives commerciales atones (nourrissant l’impatience pour un arrachage primé qui tarde, une aide au stockage privé incertaine…), modifications réglementaires soudaines (du revirement de la HVE qui pèse à la soudaine marche arrière sur les pollinisateurs)… Et la violence des aléas climatiques exténue les vignerons. Alors que la grêle continue de s’abattre localement, il semble que le millésime 2024 vise encore en plein dans le mildiou… N’ayant toujours pas digéré la non-prise en charge assurantielle des pertes de récoltes de l’an passé, le vignoble attend plus que de l’écoute de ses soutiens politiques : il est temps d’apporter un soutien pertinent, calibré et rapide à une filière se sentant noyée par les défis climatiques, écologiques et économiques. Sinon, la perception pessimiste d’une partie des vignerons déprimés se généralisera et murira avec les raisins 2024. Soit l’impression que le vin est non seulement lâché en rase campagne par la France, mais sacrifié pour des raisons sanitaires (anti-alcool) et environnementales (phytos).

Du complotisme ? Peut-être, mais surtout beaucoup de lassitude. Si rien n'est fait massivement, la question n'est pas de savoir si le vignoble va craquer, mais quand. « Attention fragile » chante Bernard Lavilliers.

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Tous les commentaires (5)
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bill et boule Le 17 mai 2024 à 23:53:32
bonsoir Le vignoble du nord medoc par exemple est a certains endroits dans un état inquiétant, notamment à cause d un travail des sols rendu quasiment impossible par les précipitations.Les imprudents qui se risquent à entrer dans une parcelle très humide ne ressortent que tractes par le 4x4 du voisin . Les herbes sont hautes voire tres hautes ... Toutes les conditions sont remplies pour une attaque mildiou . Il faut donc du fuel , des produits phytos et des heures de tractoristes chevronnés du matin au soir si on veut pouvoir ramasser du 2024. L octroi de prêts de trésorerie en urgence est donc d actualite , effectivement : pertinent , calibre et surtout très rapide . Les fournisseurs sont las de se substituer aux banques locales tandis que ces dernières font mine de prétendre que " la situation actuelle n est pas si grave que ça ." En fait si, elle est grave ...et on espère tous que des le retour du week-end de Pentecôte, nos politiques seront dans le bon Esprit pour prendre les bonnes décisions qui s imposent +++ Un miracle reste encore possible , mais il va falloir en trouver le financement , soit par la relance des ventes des millesimes precedents en livrable , soit par l octroi de ces fameux prets d urgence affectés à la trésorerie manquante . C est une question de survie de notre matériel végétal.
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Vma Le 17 mai 2024 à 16:49:53
Donc si je résume, en 2023, nous avions la possibilité de souscrire une assurance récolte qui devait nous mettre à l'abri en partie par l'assurance souscrite, en partie par le fonds de calamités agricoles sauf incompréhension de ma part sur ce vaste sujet. Après alertes de notre part et des quelques politiques qui avaient pris le dossier en main, nous devions attendre la réalité des déclarations de récolte de la campagne 2023 d'après notre ministre de l'agriculture qui à ce jour est toujours en place ! Ça fait donc bientôt 6 mois que nous attendons que cette crise du mildiou soit sincèrement et totalement prise en compte pour nous donner les moyens de conserver nos propriétés donc nos emplois et ceux des milliers de personnes qui gravitent autour de notre profession ! L'arrachage sanitaire, c'est simple, si nous pouvons payer les prestataires, ça sera fait sinon... Nous survivrons au milieu des friches, celles qui sont déjà là par manque de fermiers par exemple , celles qui se profilent par abandon après justement la crise du mildiou et les prochaines par la mort d'un métier local qui ne nourr?t plus. Nous avions la chance d'être les ambassadeurs de la vie à la Française... Et nous étions bien sollicité par les banques pour être leurs meilleurs clients ! Pour finir, hier et encore sous les intempéries inexplicables , j'étais aux obsèques de Monsieur Gérard César, acteur impliqué de notre communauté pour lui rendre un dernier hommage... En rentrant chez moi, je me suis demandée si les nombreux élus et représentants avaient en traversant notre campagne meurtrie, pris la mesure de nos souffrances. J'ai peur d'avoir aussi été à l'enterrement de notre si belle profession et de tout ce qui en dépend !
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augustin Le 17 mai 2024 à 15:13:54
bon résumé de la situation sur le terrain : "allo macron , bobo " . A Bordeaux le seul petit accélérateur de business est la perspective d'un retour de la taxe trump début 2025 : il va donc falloir accélérer la cadence des enlèvements pour ce marché specifique . Autre signe des temps : les assistants parlementaires sont très à l écoute de nos campagnes notamment au niveau des députés de l opposition. , et pas seulement des points de détail. Donc tout ce qui se passe tant à Washington que à Paris ou a Bruxelles a vraiment un impact ...mais c est vrai que l annonce d une bonne nouvelle reste pour le moment vaine .Même UK y est allé de son étiquetage obligatoire "imported by "depuis début mai 23 , venant en sus du governement Washington USA ou de l attribution du code par la RPC . Et la direccte s'acharne sur les petits dossiers avec denonciation systématique au procureur tandis que les fraudes massives continuent à être identifiées bien tardivement au goût de nous tous . Les gendarmes dans les campagnes croulent quant eux sous des dossiers montagnes accouchant ultimement de petites souris et aimeraient bien faire autre chose que d embêter les petits tout en laissant filer les gros. Donc oui si cela continue la révolte pourrait bien revenir rapidement.
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Cahuita Le 17 mai 2024 à 14:18:25
Et le conseil d'administration de l'odg bordeaux qui se fait plus royaliste que le roi en exigeant que les parcelles arrachées soient labourées pour que les primes soient versées. Inutile de dire qu'avec la climatologie actuelle nombre de parcelles sont arrachés, débarrassés de leurs ceps (comme exigé par les services de l'état) mais non travaillables car trempées? et en attendant les trésoreries attendent les aides. De plus on accentue encore plus la pression sur des vignerons en activité et on délaisse complètement les parcelles abandonnés et qui ne seront plus arrachées ! Comme me le faisait remarquer un vigneron, la légalité d'une telle décision peut se poser car les parcelles étant arrachés elles ne rentrent plus dans le champ de l'odg qui ne s'occupe que des vignes en place. Mais c'est tellement drôle lorsqu'on a un peu de pouvoir d'emmerder son prochain !! A quand une once d'intelligence chez nos dirigeants
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Guillemet Le 17 mai 2024 à 12:21:22
Bon article. Je vois cependant, et sans prétendre être exhaustifs, deux points importants qui y sont oubliés : - La pression des contrôles appliquée par une administration de moins en moins bien acceptée. L'affaire de la captation du CO2 à la source en est un bon exemple, qui pourrait bien amener des troubles sérieux. - Le Code du Travail et les abus relatifs aux arrêts, accidents du travail, inaptitudes et maladies professionnelles.
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