lors que janvier 2024 approche à grand pas, tous les viticulteurs concernés (voir encadré) sont loin d’avoir participé à leur premier CSP. Sébastien Windsor, président de Chambres d’Agriculture France déclarait à propos des CSP lors d’une conférence de presse le 31 août dernier qu’ « on ne sera pas en mesure de le faire pour tous les agriculteurs ». Il évoquait également un éventuel changement dans le calendrier.
«Un certain nombre de préfets et de Draaf ont tiré la sonnette d’alarme» face au retard constaté, selon Sébasien Windsor. Et d’autres professionnels concernés se posent des questions. Flavie Grenon, ingénieure agronome à la tête de Sekhmet, entreprise agréée pour la réalisation d’un conseil phytosanitaire dans le bordelais explique : « Peu de viticulteurs concernés sont passés par un premier CSP pour plusieurs raisons : la communication n’a pas été suffisante autour de cette obligation et il se dit partout qu’il y aura un recul dans le calendrier depuis le début d’année. De plus, le financement par les viticulteurs eux-mêmes peut freiner. »
Pourtant, des demandes pour des possibilité de financement ont été faites par certains conseillers. En effet un CSP coûte entre 400 et 600€.
« L’idée initiale de l’obligation de CSP pour le renouvellement du Certiphyto, c’était d’obtenir une forme d’engagement de la part des viticulteurs et de faire un état des lieux des structures. Le principe est louable, cependant, il n’y a aucune réelle traçabilité, et les informations ne sont remontées auprès de personne, aucun organisme. C’est le flou. » Et d’ajouter « Heureusement que je développe autre chose à côté de ce statut de CSP. J’avais calculé que je pouvais m’occuper d’environ 1000 agriculteurs mais on n’y est pas du tout. On dit qu’on manque de prestataires, mais c’est surtout qu’on manque de communication et de clarté autour de l’objectif. » Pour la professionnelle, il y a encore beaucoup de travail à faire pour encadrer et dessiner les contours d’un projet qui vivote un peu par lui-même.
En Pays de la Loire, le son de cloche est un peu moins retentissant. Guillaume Gastaldi, responsable du pôle viticulture de la Chambre d'Agriculture des Pays de Loire explique : " Le démarrage a été laborieux, c’est indéniable. Puis une chose est sûre, c'est qu'on ne peut pas faire que du CSP. Pour l’instant on a des demandes au fil de l’eau. Nous avons eu 13 demandes. 3 CSP ont été faits et les autres le seront en automne. " La Chambre a mis en place un partenariat avec les coopératives afin de faire remonter les besoins des viticulteurs et ainsi pouvoir répondre à la demande.
Le conseiller nuance : " Pour que les viticulteurs soient informés, nous avons utilisé le bulletin de santé du végétal (BSV) afin de communiquer régulièrement. Il faut aussi soulever, et c'est une bonne nouvelle, que chez nous, si nous n'avons pas de demandes en masse cela reste surtout parce que nous avons beaucoup de viticulteurs labelisés HVE ou bio."
Le calendrier est incertain, reste à savoir si les moyens mis autour du projet le seront également.
Pour rappel, par cette obligation de CSP ne sont pas concernés :
- Les exploitations certifiées Agriculture Biologique ou en cours de conversion sur la totalité de leur surface
- Les exploitations certifiées Haute Valeur Environnementale (certification environnementale de niveau 3)
- Les exploitations n’utilisant que des produits de biocontrôle, à faible risque ou substances de base ou nécessaires aux traitements obligatoires.