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Lundi 14 mai 2012 share tweeter share facebook share linkedin

Les jardins Olivier de Serres

Les jardins Olivier de Serres
L'empreinte laissée par l'agronome visionnaire en Ardèche viticole. Grâce à l’Institut Olivier de Serres et à l’Établissement Public Agricole, l’oeuvre du génial jardinier mise à sac par les troupes de Richelieu puis restée propriété de la famille jusqu’en 1922, renaît depuis 2010 dans son domaine du Pradel, à Mirabel en plein coeur de l’Ardèche viticole.

L’homme 1539‐1619
Pendant 80 ans d’une vie bien remplie, cet ardéchois protestant engagé et écrivain humaniste devient le père de l’agronomie française suite à l’écriture de son encyclopédie : "Le Théâtre d’Agriculture et Mesnage des Champs", ouvrage qui s’impose dès sa publication, facilité par Henri IV,
comme la référence de l’agriculture des temps modernes.
Ce gestionnaire scrupuleux offre au Roi l’opportunité de faire une économie annuelle de six millions d’écus en permettant à la France d’avoir sa propre filière de production de soie : 15 à 20 000 pieds de mûriers seront plantés aux Tuileries et à Saint Germain en Laye entre 1600 et 1602.
Étonnant précurseur de la viticulture moderne, il a l’idée de conseiller avant l'installation du vignoble, une évaluation du potentiel agronomique du terroir, en réalisant des fosses pédologiques, et en tenant compte de la topographie, de l'exposition de la parcelle et des caractéristiques du climat local. Il dit de la vigne : « L'air, la terre et le complant font le fondement du vignoble [...] de leur assemblage provient l'abondance de bon vin, de longue garde, non sujet à se corrompre, et charitable pour la débite : sans laquelle concordance, le vin cloche en quelque qualité ».
Inspiré par les jardins "à la française", il agence ses propres jardins selon des principes de composition architecturale : « Le jardinage se distingue en quatre espèces, à savoir en Potager, Bouquetier, Médicinal et Fruitier ».

 

Les Jardins Olivier de Serres : informations pratiques
Juillet / août : ouvert tous les jours de 14 h 00 à 18 h 30 sauf le samedi
Hors période estivale : groupes sur RDV, individuels se renseigner
Tarif : 5 € par personne (gratuit pour les moins de 6 ans) – 3 € par personne (groupes, demandeurs d’emploi, étudiants)
Un parcours audio guidé de 1 heure ‐ certains points d’écoute, signalés par un dessin, escargot, paon ou abeille, s’adressent particulièrement aux enfants.
Renseignements et réservations :
Domaine Olivier de Serres – Le Pradel – 07170 Mirabel ‐ Tél. 04 75 36 76 56 / 04 75 36 30 57
http://epl.aubenas.educagri.fr

 

Les jardins Olivier de Serres
Les visiteurs se retrouvent au milieu d’une grande prairie (pratum en latin) qui a donné son nom au site, bordée de "douces collines" comme
dans un paysage toscan. Les fouilles entreprises en 1996 ont permis de se faire une idée plus juste de la manière dont étaient organisés les
jardins. On retrouve aujourd’hui : Le Jardin de la Bastide, consacré aux végétaux du XVIème siècle, céréales, plants à tisser et à teinter : rappelant aux promeneurs que c’est Olivier de Serres, cultivateur audacieux et novateur, qui avait introduit la culture de la garance, du houblon, et du maïs, qui fut le premier à travailler à l’extraction du sucre à partir de la betterave.
Le Jardin Bouquetier est le jardin du plaisir, celui qu’Olivier et sa femme avaient placé près de leur maison. Giroflées, oeillets, basiliques, thym,
lavande, rosiers de toues les couleurs, belles de nuit, buis taillés en personnages ou animaux, voisinent avec les deux découvertes arrivées
d’Amérique, objets de l’expérimentation de notre cultivateur : la cartoufle ou pomme de terre et la pomme d’amour, plus connue sous le nom de tomate, qu’à l’époque on ne consommait pas !

Le Jardin Médicinal reprend la théorie des Quatre Humeurs de Gallien, issue de la tradition antique qui associait à chaque élément ‐feu, air, terre ou eau‐ une humeur –bile jaune, sang, bile noire ou flegme‐ et un tempérament –colérique, sanguin, mélancolique ou flegmatique. C’est grâce à ce jardin que le Maître des lieux pouvait soigner sa famille et son voisinage.
En visitant ces jardins historiques on entre dans un magnifique potager d’hiver et d’été, où se succèdent blé, orge, pois et haricots, carottes...
Olivier de Serres, visionnaire une fois encore, apportait une attention particulière aux légumes, bien que considérés à son époque comme la
nourriture des pauvres. Il les cultivait avec sagesse, s’appuyant sur des pratiques connues depuis l’Antiquité et redécouvertes en 1885 :
l’alternance des légumineuses et des céréales pour ne pas épuiser les sols… Proposant même des rotations de 12 années, associant trèfle, orge, luzerne ou encore le blé... qui furent appliquées deux siècles plus tard avec succès.
Enfin, au Domaine Olivier de Serres, pour les moins férus de botanique, une visite de la culture des vers à soie, une balade entre les chênes et la vigne, la chèvrerie et la volière, donne une idée assez précise du domaine tel qu’il est aujourd’hui : un centre où cohabitent formations, recherche, développement et culture.
Un espace muséal fait revivre une année d’agriculture ainsi que l’a décrite dans son encyclopédie ce cultivateur inspiré.
La ferme pédagogique et expérimentale visitée avec un guide, dévolue à l’élevage des faisans, perdrix, brebis, chèvres et production de fromages, terminera le rendez vous avec ce passionné de l’agriculture qui voulait « des fenêtres de son logis jouir de la gaillardise et de la beauté de ses jardins ».

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