Le rôle physiologique du fer est très étendu, exerçant notamment, une influence directe sur la respiration et la synthèse de la chlorophylle. Une carence en fer peut engendrer un arrêt ponctuel de la photosynthèse, entrainant des conséquences parfois irrémédiables comme un affaiblissement de la mise en réserve de la vigne, des cycles raccourcis et des rendements qui diminuent d’année en année. Une chlorose ferrique avancée, peut même dans certains cas, conduire à la mort du cep entier.
De nombreux facteurs favorisent l’apparition de la carence en fer: un sol gorgé d’eau ou trop sec, un manque de luminosité, un pH ou un niveau de calcaire actif trop élevé ; limitant ainsi l’assimilation du fer par la plante.
Visuellement, la carence en fer se manifeste par le jaunissement des feuilles alors que leurs nervures restent vertes . Ce symptôme apparaît d’abord sur les jeunes feuilles, mais il est déjà trop tard ! En effet, la chlorose ferrique se manifeste après une longue période (20 jours environ) et sa correction nécessite un temps équivalent pour agir.
La correction doit s’opérer impérativement par voie racinaire pour être efficace. Une application foliaire vient idéalement compléter l’intervention au sol mais ne peut toute seule, corriger le phénomène.
Sur des sols calcaires, seuls les apports à base de chélates de fers sont efficaces grâce à une bonne assimilation par la plante. En effet, le fer est présent naturellement dans le sol sous forme d’oxyde et hydroxyde, très peu disponibles pour le végétal en sols dits alcalins - à pH élevé -. Le fer est donc totalement absorbable par la plante que s’il est protégé par chélation.
Toutes les formes de chélates ne se valent pas ! De nombreuses références sont disponibles sur le marché : la forme EDTA/DTPA, la forme EDDHA et plus récemment la forme HBED. « La forme HBED est moins sensible au rayonnement UV, ce qui permet une utilisation en plein. Cependant, nous recommandons l’enfouissement pour garantir un maximum d’efficacité» indique Marcel Bugter, expert technique chez Nouryon (nouveau nom d’Akzo Nobel)
Efficacité |
Forme |
Stabilité |
pH |
Basse |
EDTA, DTPA |
1 |
Utilisation sur un sol au pH inférieur à 7 |
Moyenne |
EDDHA, EDDHSA (O,P) |
1 million de fois plus stable que EDTA |
Utilisation sur un sol au pH supérieur à 7 |
Elevée |
EDDHA,EDDHSA (O,O) |
1 milliard de fois plus stable que EDTA |
Utilisation sur un sol au pH supérieur à 7 |
Très élevée |
HBED |
10 000 fois plus stable que EDDHA |
Utilisation sur un sol au pH compris entre 3.5 et 12 |
La détermination haute qualité signifie une proportion majoritaire de l’isomère ortho-ortho dans le produit proche de 80 %.
Dans la forme EDDHA, il convient aussi de distinguer 2 types d’isomères : ortho/ortho et ortho/para. La forme ortho/ortho est à favoriser car elle résiste plus longtemps aux dégradations causées par le pH élevé du sol et par les fortes teneurs en calcaire actif. Elle augmente également la rémanence donc l’efficacité du produit sur le long terme.
Yara France a mené trois années d’essais en Champagne, démontrant les hautes performances de la forme HBED dans des plages de pH élevé, en comparaison à des chélates EDDHA.
Essai réalisé sur pinot noir, porte greffe 41B, pH 8-8,5. Dispositif randomisé 4 blocs et 4 répétitions
*dose conseillée : YaraTera Bolikel XP® appliqué à 35 kg/ha au stade BBCH 13 - Les applications de chélates au sol se font au moyen d’un pal injecteur.
**dose réduite : YaraTera Bolikel XP® appliqué à 20 kg/ha au stade BBCH 13
***produit concurrent EDDHA appliqué à la dose conseillée au stade BBCH 13
L’efficacité des produits contre la chlorose ferrique (exprimée en %) est calculée par un ratio entre les notations chlorose dans les parcelles fertilisées au chélate de fer et celles des témoins adjacents. YaraTera Bolikel XP® appliqué à dose conseillée s’est clairement démarqué par une efficacité proche de 85%.