L’oïdium de la vigne est provoqué par le champignon, Erysiphe necator. C’est une maladie très discrète au moins dans les premières étapes de son développement, mais dont l’impact peut être considérable aussi bien en termes de rendement que de qualité. Si on connaît encore mal son épidémiologie, on sait cependant que les conditions climatiques jouent un rôle important dans sa dissémination.
Une température d’au moins 12°C
La température est le premier facteur qui conditionne la transmission et le développement de l’oïdium. L’oïdium se développe rapidement dès que les températures sont supérieures à 12°C, avec un optimum entre 20 et 25°C. Il faut aussi que l’humidité relative soit supérieure à 40 %, jusqu’à 100 % pour favoriser le développement de l’oïdium et la formation des spores. Il est aussi nécessaire qu’il pleuve pour que les spores puissent se disséminer. L’eau libre et la lumière intense gênent par contre la germination des spores et le développement du mycélium. L’oïdium est sensible aux UVB, c’est pourquoi il a tendance à se développer sur la face inférieure des feuilles et à l’intérieur de la végétation.
Nouvelles feuilles et jeunes grappes très sensibles
Tous les organes herbacés de la vigne sont sensibles aux contaminations par l’oïdium. Les jeunes feuilles sont cependant plus réceptives que les plus âgées. Les jeunes grappes sont aussi très sensibles au champignon. Leur sensibilité est maximale de floraison à nouaison. La réceptivité des baies diminue ensuite fortement du stade « petit pois » à début véraison. Dès que la teneur en sucre atteint 8 %, elles ne peuvent plus être contaminées. Par contre, si les baies ont été contaminées avant, le champignon va continuer à sporuler tant que la teneur en sucre n’aura pas atteint 15%.
Les trois périodes charnières du cycle de l’oïdium
Pour lutter efficacement contre l’oïdium, il est important de construire son programme en fonction du cycle de la maladie qui peut être divisé en trois phases distinctes.
La première, la phase « silencieuse » du développement de l’oïdium, correspond à l’initiation de l’épidémie. Elle coïncide avec une période de très grande sensibilité du feuillage. Au cours de cette phase, la maladie est invisible. Les premiers symptômes encore très discrets font leur apparition sur les faces inférieures des feuilles.
Pendant la phase de développement de l’épidémie, à partir du stade 5-6 feuilles de la vigne, les cycles d’oïdium vont se succéder à une rapidité qui dépendra des conditions climatiques. Cette phase conditionnera la vitesse de développement de la maladie et son intensité.
A partir de la floraison de la vigne et jusqu’à la véraison, l’oïdium entre dans sa phase explosive. Les symptômes deviennent visibles et la lutte, beaucoup plus complexe.
Ainsi, quand l’oïdium devient visible, il est trop tard : la maladie est déjà bien installée et difficile à déloger. Il convient donc de traiter tôt pour prévenir l’explosion de symptômes qui seront préjudiciables à la vendange.
Pour en savoir plus :
Oïdium : Biologie de l’oïdium de la vigne
Oïdium : Les 7 règles à suivre pour réussir sa lutte contre l’oïdium
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