« La pression oïdium a été en 2016, d’un niveau moyen, avec des attaques précoces et très sévères dans les régions où l’oïdium est traditionnellement la maladie numéro 1, constate Philippe Raucoules, Responsable Agronomique Vigne Arboriculture chez BASF. Sa présence a été plus modérée dans les autres vignobles ».
Un véritable retour de l’oïdium dans le Sud-Est
Dans le Sud-Est par exemple, après une année à pression plus faible en 2015, on a assisté cette année, à un véritable retour de l’oïdium. Le climat sec et chaud à partir de mi-juin, a été plus favorable au développement de la maladie. La surutilisation, contre le black-rot, des fongicides à base d’IDM pour lesquels l’oïdium présente une résistance quasi-généralisée, a aussi favorisé l’expression de la maladie. L’oïdium est redevenu en 2016, la préoccupation majeure des viticulteurs, et rares ont été les parcelles indemnes cette année, dans le Sud-Est.
Une maladie en général bien contrôlée
Dans la partie nord de la vallée du Rhône, l’oïdium est arrivé aussi très tôt avec des attaques dès le mois de juin sur grappes. Par contre, au nord de Villefranche-sur-Saône, la maladie a été plus timide et la situation est restée sous contrôle jusqu’en début d’été. A partir de la mi-juillet, l’oïdium est monté en puissance jusqu’aux vendanges. Il a en général été bien maîtrisée, mais la pression a été très forte dans les témoins non traités.
Si dans le Sud-Ouest, l’oïdium est resté assez discret cette année, dans le Val de Loire et en Charentes, la pression a été faible à moyenne selon les secteurs, et il fallait être vigilant en juin. Mais là-encore, la maladie a été bien gérée. Il faut dire qu’en 2015, la pression black-rot avait été si forte dans le Centre-Ouest que cette année les viticulteurs ont assuré très tôt, une bonne protection anti-oïdium anti-black-rot.
Endiguer tôt le champignon
Ainsi, dans l’ensemble, les viticulteurs ont bien contrôlé l’oïdium en 2016, sauf dans le Sud-Est. En Languedoc-Roussillon et Provence Alpes Côte d’Azur, la priorité des viticulteurs cette année, a été la protection contre le black-rot car il avait fait beaucoup de dégâts l’an dernier. Lorsque la protection contre l’oïdium a démarré, l’utilisation massive des IDM a donné de bonnes satisfactions contre le black-rot, mais a affaibli la protection contre l’oïdium. Dans les autres vignobles de la moitié Est de la France, les viticulteurs ont bien maîtrisé l’oïdium car ils sont intervenus tôt et n’ont pas relâché la protection. Cette stratégie a été payante. Lorsque l’oïdium a explosé en juillet, la situation a été bien contrôlée. « Dans les zones où la maladie est traditionnellement présente et sur cépages sensibles, il fallait être vigilant cette année, ajoute Philippe Raucoules. Contre l’oïdium, il est toujours recommandé d’intervenir « tôt et fort » et d’alterner les modes d’action. Il est aussi conseillé de réserver les produits les plus performants aux premières interventions et de poursuivre la protection jusqu’à la véraison. On pourra ainsi utiliser des produits robustes comme Collis® ou Vivando®, ou si on vise en même temps le black-rot, Stroby® DF ou Cabrio® Top ».
Si le raisin est sain à la véraison, il n’est plus nécessaire d’intervenir. Cette stratégie permet d’endiguer précocement la maladie, d’économiser des interventions en fin de saison et de réduire le niveau de résidus dans les raisins à la vendange. Un triple bénéfice.
Pour en savoir plus :
Bilan campagne Vigne : «Une année à pression exceptionnelle en mildiou»
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