Une table ronde sur le sujet des maladies de la vigne et du bois a eu lieu le mardi 18 mai 2015 à Paris, à l'Assemblée nationale. Celle-ci était organisée par des députés eux-mêmes, dans le cadre d'une mission parlementaire initiée sur le sujet en janvier dernier.
Y participaient, parmi les spécialistes invités, David Caffier, bactériologiste, ancien expert des services de la protection des végétaux au ministère de l'agriculture et consultant pour l'EFSA, sur la bactérie Xylella fastidiosa. « Cette maladie de quarantaine nous inquiète depuis très longtemps, a t-il déclaré en guise d'introduction. Cela fait vingt ans que je suis dans le métier... Vingt ans que l'on craint qu'elle n'apparaisse sur le territoire français...Et vingt ans que l'on sait que, d'une manière ou d'une autre, elle va rentrer ». Des propos pas très optimistes donc.
Certaines de ces « entrées » seront heureusement sans suite car les bactéries ne trouveront pas "le moyen de s'installer". "Mais d'autres, au contraire, y parviendront, comme cela a été le cas dans le Sud de l'Italie, ce que je crains", a t'il poursuivi.
Concernant les éventuels moyens de l'éradiquer et d'améliorer la lutte dans cette zone contaminée, David Caffier semble également fataliste : « Il n'y a pas grand-chose à faire aujourd'hui en dehors des mesures de confinement et la mise en place de moyens pour qu'elle reste dans le talon de l'Italie et qu'elle rétrécisse ».
Sur l'état des connaissances sur la bactérie et sa transmission, elles avancent lentement et de nombreuses questions restent sans réponse. Ceci s'explique, entre-autres, par le fait que la maladie reste pour le moment uniquement présente à l'étranger, et évolue donc dans des "contextes différents"; les connaissances acquises ne sont donc pas forcément transposables chez nous. Son éventuelle capacité à contaminer d'autres végétaux comme la vigne n'est donc pour le moment pas connue.
« Nous nous posons beaucoup de questions...Nous ne sommes pas à l'abri de très mauvaises surprises... » a t-il conclu, lors de son intervention.
[crédit photo: Voce dell'ulivo comitato spontaneo]