irecteur de l'Unité Expérimentale Vigne et Vin d'Angers (UEVV) depuis sa création en 2001, Gérard Barbeau partira à la retraite en mars prochain. Son départ se télescopant avec la mutation d'un autre ingénieur de l'UEVV à l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) de Colmar, il ne resterait plus à terme qu'un ingénieur d'étude et deux techniciens pour cette unité de recherche spécialisée dans les études reliant les terroirs viticoles à la typicité des vins dans le cadre du changement climatique. « Les professionnels sont inquiets de la diminution des dispositifs de recherche sur la vigne et le vin en Val de Loire, on cherche des solutions pour assurer la continuité de nos missions » confie Gérard Barbeau. Car en l'absence de remplacements, cette baisse d'effectifs annoncée pose la question de la pérennité de cette unité de recherche. Interrogations des professionnels et les élus de la région qui ont notamment abouti, le 21 octobre, à une interpellation du gouvernement par le député Gilles Bourdouleix (Maine et Loire), qui a demandé « les intentions du Gouvernement sur l'avenir de l'UEVV de l'INRA d'Angers, s'il prévoit sa fermeture ou s'il entend permettre la poursuite des travaux engagés en lui donnant les moyens de le faire ».
Aujourd'hui cette question reste en suspens. Mais si rien n'est acté, l'INRA finalise actuellement une reconfiguration de son pôle de recherche viticole en Anjou afin de le préserver. « En période de vaches maigres, la priorité c'est de maintenir l'activité de recherche scientifique en région, tout en développant les partenariats académiques et avec les utilisateurs d'innovation » estime Henri Seegers, le directeur centre INRA Nantes. Une volonté de continuité qui pourrait se traduire dans le cas de l'UEVV par la création d'une Unité Sous Contrat (USC), en partenariat avec l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et l'Ecole Supérieure d'Agronomie d'Angers (et son Unité de Recherche en Agroalimentaire sur les Produits et les Procédés, l'équipe Grappe). Avec ce statut, l'unité de recherche pourrait « éventuellement bénéficier de nouveaux investissements en personnels, car elle serait soumise aux évaluations des programmes de recherche (ce qui n'est pas le cas des unités expérimentales) » explique Henri Seegers, qui souligne cependant que « le projet d'USC doit encore être évalué avant d'être mis en place, pour 2016 je pense ».
En ce qui concerne le domaine expérimentale de Montreuil Bellay (plate-forme régionale d'innovation), son exploitation ne sera pas maintenue par l'INRA, qui discute actuellement de partenariats avec le Lycée Viticole Edgard Pisani et l'IFV. « Le travail actuel de l'UEVV et celui futur, on l'espère, de l'USC se basent sur des mesures, observations et enquêtes en exploitations » ajoute Henri Seegers.
[Photo d'expérimentations de l'UEVV : INRA]