lors que le cadre communautaire des futures autorisations de plantation est arrêté, les négociations sur leur mise en application nationale viennent de s'ouvrir, le 5 novembre, entre le ministère de l'Agriculture et de l'ensemble de la filière viticole, à l'exception notable du négoce. Le siège des négociants est resté ostensiblement vide pour la première réunion entre la Direction Générale des Politiques Agricole Agroalimentaire et Territoriales (représenté par Hervé Durand, directeur adjoint de la DGPAAT) et les représentants de la filière. S'il n'était pas présent au ministère pour le voir de ses yeux (étant de manifestation vigneronne à Carcassonne), Jérôme Despey se dit surpris de cette position. Le président du Conseil Spécialisé Vin de FranceAgriMer estime que « le prétexte que le Comité National des Interprofessions Viticoles et l'ANIVIN de France ne sont pas invitées aux discussions n'est pas recevable. Il s'agissait d'aménager le dispositif dans les latitudes laissées par la Commission Européenne (critères d'attribution, de priorités...). » Pour la production viticole, le débat sur la gouvernance des autorisations de plantation est clos depuis ce 16 juillet, suite au vote du Conseil Spécialisé de FranceAgriMer, qui avait convenu que les Organismes de Défense et de Gestion conserveraient leur compétence de proposition pour les vignes à Indication Géographique, auquel sera ajouté un avis interprofessionnel (reposant sur des données économiques) avant décision par les comités régionaux de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO). Les négociants ne siégeant pas aux syndicats de production, ils continuent, cependant, de critiquer l'aspect non bloquant de l'avis interprofessionnel formulé par les deux familles. « Marquera-t-on, sur la pierre tombale des vins français, le négoce n'était pas d'accord ? » estimait déjà au printemps le négociant rhodanien Michel Chapoutier.
Mettant sur le compte de l'incompréhension la position actuelle des négociants (qui n'ont pas répondu aux sollicitations de Vitisphere), Jérôme Despey « appelle à ne pas rompre les discussions que nous avons réussi à mettre en place ».
[Illustration : Rupture de l’apesanteur par Philippe Ramette]