oyant inéluctablement vieillir la pyramide des âges de ses sociétaires, la Confédération des Coopératives Vinicoles de France a mis au cÅ“ur des débats de son quarante-deuxième congrès l'impérieuse nécessité de séduire les jeunes pour qu'ils rejoignent la coopération. Se tenant ce début juillet à Perpignan, ce rassemblement des coopérateurs de toute la France avait pour donc principale thématique l'attractivité des caves coopératives. Attractivité qui a souvent rimé avec compétitivité, ce qui n'était pas pour plaire à tous les coopérateurs, plus habitués aux concepts de mutualité et de collectivité. Jouant à domicile, le président de la Confédération des Coopératives Vinicoles de France Boris Calmette (président de la cave coopérative de Cournonsec) a souligné lors de son discours de clôture qu'être « compétitif, ce n’est pas sacrifier l’emploi, ce n’est pas sacrifier la qualité en cherchant toujours à être « plus bas » que nos voisins, c’est trouver de nouvelles pistes pour assurer un revenu à nos coopérateurs tout en conservant nos valeurs. »
Si la rémunération des apporteurs est la première question soulevée par les aspirants viticulteurs, l'aide à l'installation est également un point crucial. « En 2014, les caves coopératives répondent aux enjeux du portage foncier, c'est la pierre angulaire pour nous permettre non seulement de nous maintenir, mais de nous développer » estime Bernard Solans, le président de la Fédération des Coopératives Vinicoles d'Aquitaine. Le volet foncier aura été particulièrement développé lors de ce congrès, avec la signature d'une convention cadre avec la Fédération Nationale des Sociétés d'Aménagement et d'Etablissement Rural (FNSAFER) et surtout les précisions apportées par le Haut Conseil à la Coopération Agricole sur les acquisitions et locations de parcelles directement par les coopératives : limitées à 20 % des surfaces apportées par les sociétaires (ce qui est une reconnaissance de la capacité des coopératives à agir directement sur le foncier).
Peut-être moins évident, le poids de la coopération dans les politiques et orientations de la filière est également un argument d'attractivité pour Boris Calmette, qui assume une offensive du lobby coopératif à l'occasion de la Loi d'Avenir Agricole (ouverture des Groupement Fonciers Agricoles, reconnaissance de la « spécificité non commerciale de la relation entre le coopérateur et sa coopérative », « enseignement obligatoire du modèle coopératif dans les cursus agricoles ») et la Loi sur l’Economie Sociale et Solidaire (« maintenir une définition de la coopérative qui traduise la notion de prolongement de l’exploitation »).
669 caves coopératives et unions de caves coopératives étaient recensées en France l'an dernier (pour 51% de la production de vins hors Charentes). Le congrès 2015 de la CCVF se tiendra à Valence.
[Photo de Boris Calmette : CCVF]