oulignant que « la commercialisation des vins de Bordeaux, en France et à l’export, est restée stable » en volume sur l'année 2013 (avec 5,57 millions d’hectolitres vendus*), le président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, Bernard Farges, tenait surtout à « apporter un éclairage particulier sur le travail en cours réalisé auprès de la grande distribution française et belge, [un circuit représentant] 25 % de nos volumes commercialisés ». Lors de la conférence de presse parisienne du CIVB, ce 13 mars, il martelait l’objectif « de regagner des parts de marché enseigne par enseigne en créant un partenariat plus affirmé avec chacune d’elle ». Ce mantra pourrait s'apparenter à la méthode Coué tant la pente des ventes de bordeaux en grandes et moyennes semble impossible à infléchir depuis 2006.
Dans le réseau de la grande distribution (hors hard-discount), 190 millions de cols de vins de Bordeaux ont été vendus l'an passé, pour un chiffre d'affaires de 906 millions d'euros (respectivement -3 et -1 % par rapport à 2012). Accusant un repli de 4 % des ventes (à 161 millions de bouteilles vendues), les bordeaux rouge « poursuivent leur repli » note le CIVB. Cette tendance est marquée par les ventes de l'AOC générique Bordeaux (79 millions de cols, -6 %), tandis que les Bordeaux Supérieurs affichent une hausse de 3 % de leurs ventes (à 15 millions de cols) et que les Côtes restent stables (à 25 millions, +1 %). Si l'essentiel des volumes est composé de vins rouges (à 85 %), les rosés confortent, avec 8 % des volumes, leur place devant les blancs (secs et doux). Les vins blancs connaissent un développement intéressant, si les ventes de blancs secs sont stables (à 8 millions de cols, +1 %), on notera une progression de 6 % des ventes de bordeaux doux (liquoreux et moelleux, à 6 millions de cols).
Le CIVB annonce d'ores et déjà lancer un plan de communication au profit de sa gamme de vins blancs secs, tout en poursuivant les investissements sur les "bordeaux rosés". Atteignant la barre des 15 millions de bouteilles (+3 %), les rosés continuent à se déployer, leurs ventes ayant plus de triplé depuis l'an 2000. Les bonnes performances des rosés ressortent également des dernières foires aux vins, 4 % des ventes de vins de Bordeaux étant désormais réalisées par les rosés. Tirant le bilan des foires aux vins de l'automne 2013, le CIVB place toujours les vins de Bordeaux en « vedettes », concentrant il est vrai 37 % des ventes en volume et 47 % du chiffre d'affaires généré. Les ventes de Bordeaux sont cependant aussi en repli sur ce rendez-vous incontournable. Avec 22 millions de cols pour 158 millions d'euros, les performances bordelaises sont respectivement en repli de 2 % en volume et de 4 % en valeur.
Une tendance qui tiendrait à la fois du succès de gammes plus accessibles (« se faire plaisir à prix modérés en période de crise ») et d'un « effet millésime avec 2011 moins présent » que lors de la précédente campagne commercialisation précise le CIVB. Malgré ce déclin relatif, les vins de Bordeaux restent les leaders des linéaires vins, représentant annuellement 28 % des volumes vendus pour 32 % chiffres d'affaires. Le circuit GMS représente 45 % des volumes commercialisés domestiquement par Bordeaux, le hard discount en représentant 11 %
[Illustration : évolutions des ventes de vins de Bordeaux en GMS de 2000 à 2013, en volume (trait bleu, en millions de cols) et en valeur (chiffre d'affaires en millions d'euros) ; Panel IRI par CIVB]