résident de la fédération girondine des Vignerons Indépendants, Pierre-Etienne Garzaro (vignoble Garzaro, 70 hectares dans l'Entre-Deux-Mers et en rive droite) passera sa semaine au Palais des Congrès de Bordeaux : d'abord pour la première édition du salon professionnel Bordeaux-Vinipro (qui espère accueillir pour sa première édition 4 000 visiteurs) et ensuite pour le salon grand public des vins de Bordeaux (qui vise le cap des 30 000 visiteurs). Dans les deux cas, il présente en avant-première son millésime 2013. Et pour le vigneron, « il est bien dommage que certains critique le millésime sans venir dans nos chais... Ils pourraient être surpris ! Certes, il faut être réaliste : ce n'est pas du niveau de 2009 ou 2010, avec moins de corps et de tanins. Ce n'est pas un millésime de garde, mais l'occasion de se faire plaisir dans deux ou trois ans et d'attendre pour mieux pouvoir profiter du potentiel des millésimes 2009 et 2010. »
Si 2013 ne sera pas qualitativement pas le nouveau millésime du siècle, sa rareté quantitative porte paradoxalement ses cours à des hauteurs inimaginables il y a quelques années. Revenant sur cette contradiction, Pierre-Etienne Garzaro juge que « le souci à Bordeaux, ce sont les cours en dents de scie... et à contre-courant des bons millésimes ! Les 2009 et 2010 se sont négociés à moins de mille euros le tonneau, alors que l'on voit des millésimes moins qualitatifs vendus plus cher. »
Satisfait que la « tension de la campagne ramène les cours à un niveau rémunérateur pour vignerons », il défend la responsabilité de l'ensemble de la filière pour prendre garde à « ne pas déraper trop haut ». Et milite pour la démarche interprofessionnelle de contrat pluriannuel, afin de maintenir les approvisionnements et mettre un terme à « la précarité des revenus viticoles, même si le vrac n'est pas la principal activité commerciale des vignerons indépendants... En dehors de la vigne et du chai, le salon reste notre cœur de métier ! »
[Photo : Pierre-Etienne Garzaro ce 3 mars au salon Bordeaux Vinipro]