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Millerandé, botrytisé, critiqué... malgré les outrages, le millésime 2013 bouge encore à Bordeaux
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Millerandé, botrytisé, critiqué... malgré les outrages, le millésime 2013 bouge encore à Bordeaux

Par Alexandre Abellan Le 13 février 2014
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Millerandé, botrytisé, critiqué... malgré les outrages, le millésime 2013 bouge encore à Bordeaux
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u royaume des consultants, il semble que le communicant ne soit pas encore roi. Stéphane Derenoncourt (Derenoncourt Consultants) peut en témoigner, lui qui concentre le ressenti du vignoble bordelais après un bref interview au Figaro. A un bon mois des primeurs, qui s'annonçaient déjà délicats, il a jeté un pavé dans la mare, jugeant que nombre de propriétés « n'auront pas d'autre choix » que de faire l'impasse sur le millésime 2013 (« déficient pour cause de mauvaise floraison » et sans « bon potentiel de garde »). Ce qu'il a conseillé au château Malescasse et à la gamme ''les parcelles de Stéphane Derenoncourt'' de la maison Bouey. Si l'ancien maître de chai du château Pavie-Macquin ne souhaite plus commenter le millésime, ses confrères sortent quant à eux de leur réserve.

Appréciant généralement le franc-parler de Stéphane Derenoncourt (photo), l'œnologue Pascal Hénot (directeur du centre œnologique de Coutras, à la Chambre d'Agriculture de la Gironde) a tiqué sur l'humilité qu'il affiche. « C'est lui qui en manque en l'occurrence. Il parle comme s'il détenait la vérité, mais la sienne manque de subtilité... » Plus qu'hétérogène, le millésime 2013 est, selon Pascal Hénot, « multiple, il y a une minorité de vins ratés (mangés par le botrytis), mais, à l'opposé, il y a des vins réussis (grâce à la bonne gestion des traitements phytos, le choix des dates de récolte et le terroir) ». La majorité de la production se trouvant entre ces deux extrémités, ce serait un millésime « moyen-bien et pas moyen-moins ». Même son de cloche pour Hubert de Boüard de Laforest. L'œnologue, consultant d'une soixantaine de propriétés bordelaises, se dit effaré par « l'amalgame entre une tactique d'entreprise et un millésime » et peiné « pour les vignerons qui n'ont pas ménagé leurs efforts et se sont battus, à coup d'investissements et d'énergie, pour surmonter une année difficile ».

En appelant au bon sens paysan, Hubert de Boüard ajoute « qu'il ne faut pas condamner sur des aprioris un millésime. Il faut savoir prendre le temps d'attendre... » Loin de vouloir faire passer 2013 pour un millésime exceptionnel, le copropriétaire du château Angélus (premier grand cru classé A de Saint-Emilion) défend donc des « vins plus intéressants que ce que l'on pouvait imaginer », arrivant au niveau du millésime 2008, « voire 2007 ». A plus d'un mois des primeurs, les dégustations laissent entrevoir des vins « fruités, tout en souplesse et rondeur », c'est à dire « très bien inscrits dans le gros du marché » pour Pascal Hénot. C'est un style de « vin d'appétence » que retrouve Hubert de Boüard. « On critique encore les millésimes 2009 et 2010, comme étant trop riches et difficiles à boire. En 2013 on est sur le fruit, avec un bon équilibre, sans trop d'alcool. Si les vignerons ont un bon jugement sur les prix, des consommateurs s'y retrouveront et pourront se faire plaisir. »

 

 

[Photo de Stéphane Derenoncourt : Derenoncourt Consultants]

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Tous les commentaires (8)
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LG Le 28 février 2014 à 16:28:17
Dommage, encore une fois, que le souci de la communication domine le débat. 2013 a été difficile, certes. Il sera irrégulier, mais nous verrons, en mars-avril, de très bons vins. Je serais surpris qu'ils soient du style des 2009 ou 2010, mais ils seront probablement mieux que 2007, parce que plus mûrs, grâce à des mois de juillet et août superbes. Plus que par les phytosanitaires, 2013 aura été sauvé par les méthodes culturales. Gageons que de nombreux Crus sortiront des vins forts honorables. Ceci posé, ne pas faire de Premier Vin quand on est Yquem (ou Ht Brion, ou Margaux) peut se comprendre, à la fois pour des raisons qualitatives et de politique marketing. En revanche, ne pas en faire quand on est un obscur Cru Bourgeois, ou pas même, alors que chacun verra bien qu'il y a de nombreux grands vins, est suicidaire. Vous vous affichez comme médiocre, solidairement avec votre éventuel consultant, et d'autant plus que vous l'aurez fièrement annoncé !
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Pascal H?not Le 27 février 2014 à 22:23:14
Retrouver mon analyse objective du millésime 2013 sur mon blog : http://www.oenoblogue.com/2014/02/2013-millesime-de-manques.html
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Francois Le 20 février 2014 à 09:50:43
Ne nous affolons pas ... car ... comme à chaque millésime on va nous ressortir la fameuse formule magique, qui veut tout et rien dire, mais dans laquelle tout le monde se retrouve ou souhaite se retrouver : " ce millésime est un millésime de vigneron". Sans blagues, les bras m'en tombent. Tenez, tant que j'y suis, c'est cadeau, une autre formule magique : "la modernité dans le respect des traditions"... pardon je m'éloigne du sujet. Je suis quand même surpris que l'on ose remettre en cause - bien courtoisement heureusement - la parole d'un œnologue. Je croyais, à en entendre certains - œnologues - qu'ils étaient omniscients, qu'ils savaient tout sur tout ce qui touche aux vins : son élaboration, sa commercialisation, sa communication et que forcement ils avaient raison sur tout.
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craoux Le 18 février 2014 à 22:42:23
Quelle fébrilité autour d'une vérité qui dérange ! A vous lire, on perçoit qu'il y a un vrai malaise avec le "2013" et on pressent qu'un millésime sauvé par les phytos ne pourra pas intéresser les clients notamment spéculateurs ...
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Marilyn Johnson Le 18 février 2014 à 19:09:10
Encore un exemple d'analyse qui ne tient absolument pas compte des déclarations exactes de SD dans un article qui a choisi de focaliser sur certains des propos de ce consultant. Croyez vous SD assez dingue pour généraliser un constat sur ce millésime qui il l'avait déjà annoncé dans certains de ses tweets, pourrait avoir de très belles réussites ? Quant à le qualifier d'ancien maitre de chai de Pavie-Macquin, qui d'ailleurs faudrait il le rappeler, était un des tout premiers vignobles en biodynamie dès les années 70, serait oublier la place de choix que lui a accordé le comte Van Neipperg, lui permettant de signer des vins que va s'arracher à prix d'or le monde entier et devenir un consultant de tout premier choix. ( pour résumer, permettre à ses clients de vendre leurs vins, grâce a des méthodes au vignoble et au chai, maintes fois éprouvées ). Donc cet article, est clairement orienté. Mr Hénot, rappelle d'ailleurs que l'aspect des interventions phyto pourront pallier la grande fragilité de ce millésime soumis quoiqu'on en dise, à de très forts aléas climatiques. Donc, un millésime qui ne devra pas grand'chose au bienfaits climatiques, mais un millésime dont les exceptions confirmeront la règle de ce millésime.
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craoux Le 17 février 2014 à 10:39:19
Je dois être un doux rêveur mais j'aimerais tant qu'on laisse au marché le soin de se caler sur des cours en phase avec la véritable qualité des vins offerts à la vente en "primeurs" ? Les experts, consultants ou autres winemakers n'ont pas de vraie légitimité pour s'approprier la parole d'un secteur ! Et ne serait-ce pas le cœur de métier de l'interpro de "communiquer" sur les questions liées au profil d'un millésime ?
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Synergie Vin Le 17 février 2014 à 10:37:55
2013 Bordeaux Bashing : ce que j'en pense Ne vous y trompez pas ! Certes 2013 est le millésime le plus compliqué viticolement parlant des 3 dernières décennies mais la viticulture Bordelaise a considérablement progressé. La saine compétition, l’arrivée d’investisseurs avides de perfection, les conseils pertinents de consultants externes à la vision panoramique, les jugements annuels, les avancées technologiques adoptées et au premier plan les progrès viticoles avec une sensibilité accrue et dans ce cas précis la recherche obstinée de la qualité au détriment de la quantité, font qu’en 2013, les niveaux de maturité atteints, chez les vignerons avides de qualité permettent l’obtention de vins qui méritent l’attention collective. En effet, même si ces maturités n’étaient pas totalement accomplies (il ne pouvait en être autrement), elles n’en demeurent pas moins bien au-delà de celles, qui n’étaient ne seraient-ce que visées dans les années 80 et 90 ! Alors pourquoi se priver de découvrir le millésime 2013, personne n’a pris plaisir avec les vins produits durant les décennies 80 et 90 ??? Patrice HATEAU
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Am?lie LAGASSEAU Le 17 février 2014 à 09:22:26
Ce qu'affirme haut et fort Stéphane Derenoncourt est loin d'être une généralité ! En effet, le millésime a été compliqué, mais on le savait très tôt qu'il faudrait être vigilant et réactif. Sur certains terroirs et avec une attention toute particulière des vinifications, certains vins sortent du lot... Il y a du fruit, des couleurs correctes et des tanins assez bien lissés. Ce que l'on peut généraliser par contre, c'est le fait que les vins sont assez marqués par l'acidité ... et cela est valable pour toutes les couleurs (blanc, rosé et rouge ) et pour toutes les qualités. Même ceux qui ont bien travaillé, ont cette problématique. Pour autant les cours sont en hausse ... et en ce temps de crise, ce serait totalement idiot de ne pas essayer de valoriser ce millésime ... Amélie LAGASSEAU
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