éalisant un chiffre d'affaires de 50,5 milliards d'euros en 2013 (+3,5 % par rapport à l'an passé), le groupe Ackerman a réalisé « une bonne année » pour Bernard Jacob (directeur général du groupe de Saumur). La croissance de la consommation française reste « une belle surprise, porté par un travail de fond de rayon et pas de promotions » (+4 % globalement, et +7 % en grande distribution). Au contraire, les ventes à l'export sont restées stables, pénalisées par la succession de petites récoltes ligériennes. Un manque en rosé d'Anjou et sauvignon blanc de Touraine s'est notamment fait ressentir sur les marchés anglais et néerlandais. Avec une hausse limitée à 1 % de ses expéditions l'an passé, les efforts d'Ackerman à l'export portent cependant leurs fruits dans des « pays exotiques (comme l'Afrique de l'Est, la Corée du Sud, l'Indonésie...), qui sont petits mais se développent. Notre clé d'entrée dans ces marchés, c'est le champagne » précise Bernard Jacob, qui ne voit d'ailleurs pas les « cavas et proseccos comme des concurrents à l'export, mais des vins dynamisant les marchés. Aujourd'hui, les acteurs de la filière ont clairement identifié le segment le plus dynamique parmi les vins : la bulle ! »
Allant à contre-courant de ce constat, la maison Ackerman souhaite développer son activité en vins tranquilles, qui compte déjà pour 35 % de son chiffre d'affaires. Et pourtant « Ackerman n'est toujours pas perçu en France comme un acteur des vins tranquilles » regrette Bernard Jacob. La donne pourrait changer alors que se monte un projet ambitieux : développer en grandes et moyennes surfaces une marque regroupant sous sa signature des vins tranquilles d'appellations ligériennes. Pour répondre à l'absence de démarche transversale dans les linéaires (en s'inspirant d'exemples rhodaniens : maisons Michel Chapoutier et Guigal notamment), Ackerman va mettre en place « une marque qui sera un signe de qualité, se positionnant sur la gamme popular premium avec un profil rond, frais et accessible » précise Serge Dubreuil (directeur marketing d'Ackerman). Avant que cette gamme ne soit définie plus précisément, la maison Ackerman va déjà lancer un vin Chinon, « Les Boires » du domaine Donatien Bahuaud, élaboré avec le consultant Jacques Lurton. Ne délaissant pour autant le monde des fines bulles, la maison de Saumur commercialisera cette année un nouveau crémant de Loire, Ambrosa (soit un premier pas dans le monde des effervescents vinifiés sous bois), tandis que la cuvée X noir devrait etre complétée prochainement.
Appartenant à la holding Saint-Cyr Participation (comme le groupe coopératif Alliance Loire), Ackerman est le « premier vinificateur privé du Val de Loire », avec 80 000 hectolitres produits chaque année.
[Photo : Bernard Jacob et Serge Dubreuil lors du salon des vins du val de Loire ce 4 février]