a nouvelle procédure d’autorisation des méthodes d’enrichissement a conduit à une situation aberrante cette année dans les Côtes du Rhône. L’appellation est coupée en deux avec un secteur sud (Gard et Vaucluse), ainsi que l’Ardèche où seuls moûts concentrés rectifiés (MCR) sont autorisés pour enrichir la vendange. En revanche, les Côtes du Rhône produits dans la Drôme pourront être chaptalisés, tout les appellations de la vallée du Rhône produites dans la Loire et le Rhône. « C’est une décision incompréhensible pour les vignerons. Jusqu’à présent, les Côtes du Rhône ont toujours eu le droit de chaptaliser quand nous en avons fait la demande, la dernière en date étant 2008. C’est une pratique que les vignerons maîtrisent bien. Aujourd’hui, on leur impose d’utiliser le MCR, un produit qu’ils ne connaissent pas. Certains ne savent même pas où il faut l’acheter », relate Sylvie Reboul, responsable du service communication du syndicat.
Les producteurs ont également du mal à avaler la distorsion économique que crée cette différence de traitement au sein de l’appellation, du fait de l’écart de prix entre le sucre et les MCR. « Pour la même appellation, certains producteurs vont avoir des coûts d’enrichissement quatre fois supérieurs à ceux de communes voisines. Sans compter la complication que génèrent ces décisions dans les caves coopératives qui ont des adhérents sur la Drôme et le Vaucluse », poursuit Sylvie Reboul. La pilule a d’autant plus de mal à passer qu’à Bordeaux, l’autorisation de chaptaliser a été accordée. « Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Cette distorsion de concurrence créé un sentiment d’injustice».
L’ODG a donc écrit aux trois préfets de région concernés (Languedoc-Roussillon, Paca, Rhônes-Alpes) pour leur demander de revenir sur sa décision. Il a également alerté les parlementaires pour qu’ils interviennent auprès du gouvernement. La question pourrait être évoquée lors d’un prochain comité interministériel. Le sujet est sensible dans les Côtes du Rhône. Dans les années 80, des dissensions sur la pratique de la chaptalisation avait conduit à une scission syndicale.