résenté lors du dernier salon Vinexpo, le podium de la veille concurrentielle 2012 de FranceAgriMer place l'Italie leader du marché mondial des vins, suivie par la France et les Etats-Unis. Etudiant les forces et faiblesses de 15 pays producteurs/compétiteurs depuis une quinzaine d'années, cette étude repose « sur un outil normé à méthodologie constante » précise André Barnier (FranceAgriMer). Cette veille compétitive repose sur 6 axes : le potentiel de production (plantation, rendement, encépagement...), le vignoble et son environnement (pédoclimatique et phytosanitaire), la capacité des opérateurs à conquérir les marchés (concentration, segmentation de l'offre...), la diversité des marchés clients (marchés de substitution, consommation intérieure...), l'organisation des filières (y compris le soutien public) et l'influence du contexte macro-économique (taux de change notamment).
Des notes sont attribuées à chaque nation pour chacun de ces axes de compétitivité, cette évaluation permettant une note globale de compétitivité. Si ce traitement des bases de données n'est pas consensuel, son biais dans le temps reste identique et permet de comparer les podiums successifs. A partir des performances enregistrées en 2011, l'Italie est ainsi notée 646 sur 1 000, talonnée par la France (629 points) et les Etats-Unis (626 points). Si la France réalise de bonnes performances à l'amont (portée par un millésime 2011 généreux, malgré une faible compétitivité prix), son moindre dynamisme à l'exportation atténue son score global. Pour Caroline Blot (photo) « depuis la crise il y a un fort recul de la consommation dans les pays traditionnels. Les marchés européens déclinent tandis que ceux asiatiques (Chine, Japon...) se développent. A partir de 2007-2008, on constate une stagnation des exportations en volume pour les pays ne développant pas le vrac. »
Soutenue par une consommation intérieure élevée, la France joue la valorisation sur les marchés internationaux, tandis que l'Espagne et l'Italie sont des nations très agressives sur les volumes à l'export, pénalisées par des marchés domestiques en repli. Jennifer Thomas résume : « en 30 ans les exportations mondiales de vin ont plus de doublé. Depuis 2009 le poids de l'Italie et de l'Espagne ne cesse de croître tandis que l'on observe un recul du Nouveau Monde et un déclin stabilisé de la France. » Si l'Italie et la France conservent leur position sur le podium de cette veille concurrentielle, les Etats-Unis réalisent une forte progression, portée sur de bonnes performances à l'amont. Les rendements américains sont constamment élevés (pour en savoir plus, cliquer ici), tandis que les surfaces viticoles progressent significativement et que les prix des raisins restent compétitifs. La filière nord-américain est cependant limitée par un portefeuille de marchés réduit.
Parmi les autres compétiteurs, l'augmentation du potentiel viticole chinois est nette. Caroline Blot note le « déplacement vers l'Asie du potentiel de production, mais il s'agit souvent de vignoble de raisins de table ». On relève également la bonne performance du Chili en ce qui concerne la maîtrise des facteurs agroclimatiques. L'accès à l'eau devenant un enjeu de compétitivité dans le contexte du changement climatique, mais l'irrigation augmente cependant les coûts de production.