Instantané de Vinexpo : incertitude sur le marché chinois, espoir américain et absence allemande

e dimanche, les attentes des exposants sont au plus fort, alors que les premiers rendez-vous d'affaires animent le salon Vinexpo. Pour Philippe Alexandre Bernatchez (champagnes Ayala), « Vinexpo permet de rencontrer sur une période de temps courte un maximum d'interlocuteurs internationaux. C'est l'occasion de faire le point sur le potentiel de nouveaux marchés export et de rester vigilant sur ceux actuels. On oublie souvent que le premier marché de consommation pour les champagnes est, de loin, la France ! »

La plupart des exposants restent concentrés sur les marchés export, et nourissent des inquiétudes sur l'avenir du marché chinois, avec la crainte d'une hausse des taxes. Pour Gérard Milhade (Château Lyonnat, Saint-Emilion), « c'est une période charnière, avec cette menace sur les droits de douane en Chine. Mais on voit aussi venir des opportunités sur le marché américain, qui connaît un redressement économique en cours. » Denis Dubourdieu (Château Doisy-Daëne) n'hésite pas à être optimiste, ajoutant qu'il « n'y a plus d'attente à avoir concernant le marché américain, c'est une certitude ! »

Florian Migeon (maison Louis Latour) ajoute que « le carnet de rendez-vous s'est remplit plus tardivement cette édition, des clients ont même pris les devants, nous visitant avant le salon. Finalement, on pense réaliser un Vinexpo du niveau de celui de 2011, mais Prowein prend de plus en plus de poids, notamment pour le négoce européen. » Les comparaisons entre Vinexpo et Prowein sont nombreuses, et géneralement en faveur du salon de Düsseldorf dès lors qu'il s'agit d'organisation et d'hébergement. « On voit de moins en moins d'acheteurs d'Allemagne et d'Europe du Nord » estime Pierre Rolet (domaine Rolet père et Fils), qui ajoute qu'il « est rare de signer des commandes ici, les actes d'achat ne suivent pas la dégustation comme dans un salon auprès de particuliers. »

Gérard Milhade pense « qu'au niveau des affaires Vinexpo est compliqué à cause de la période, la majorité des achats sont déjà effectués. » La plupart des exposants cherchent à consolider leurs clients actuel. Comme le résume Florian Migeon, « on est plus sur une stratégie de développement des comptes actuels que sur de la prospection pure et dure. C'est aussi l'occasion de présenter de nouveaux produits, comme l'appellation régionale Bourgogne Gamay, un assemblage à 85 % de crus du Beaujolais ( Fleurie, Chénas et Régnié) et 15 % de pinot noir de Bourgogne. »

 

 

[Photo : Alexandre Abellan, Vitisphere]