ne seule offre a finalement été déposée pour la reprise de Moncigale, entreprise gardoise en redressement judiciaire depuis septembre 2011. Mais le comité d'entreprise comme les dirigeants n'ont pas jugé sérieuse cette proposition de reprise présentée par une société financière suisse, Aixone, dirigée par Guy Perraut, sans aucune expérience dans le secteur vinicole. Le groupe Val d'Orbieu, qui avait pourtant étudié très sérieusement un projet de reprise, n'a finalement pas donné suite.
Le plan de continuation présenté par l'entreprise est donc la seule voie pour la filiale du groupe Belvédère. Ce plan de continuation, élaboré avec l'administrateur judiciaire Olivier Fabre, prévoit un retour à l'équilibre dès 2014. Ce résultat serait atteint, non pas grâce à un développement de la production qui resterait stable à 125 millions de cols, mais du fait de l'amélioration des marges. Ainsi la gamme de vins aromatisés Fruits and Wine, qui génère des marges intéressantes, serait forment développée au détriment d'autres produits moins rentables. 8,5 millions de cols de Fruits and Wine ont été commercialisées cette année, ce qui représente 40% du marché français. Ces volumes pourraient être portés entre 11 et 15 millions de cols dès l'an prochain.
Ce plan a été possible grâce à un retraitement du passif : les dettes ont été ramenées de 93 à 7 M€. Le plan s'appuie également sur un allongement du crédit fournisseurs. Depuis que l'entreprise est en redressement judiciaire, les fournisseurs viticulteurs sont payés dès l'enlèvement des vins. Le plan prévoit un allongement des délais de paiement afin d'accroître le besoin de fond de roulement (BFR) de l'entreprise. Le crédit fournisseurs serait porté à 10 jours à partir d'avril prochain, 20 jours en septembre et 30 jours en avril 2014. "Si l'on veut sauver l'entreprise, il faut que les fournisseurs jouent le jeu. Jusqu'ici tous les producteurs de vin ont été payés ", souligne Olivier Fabre.
Le tribunal de commerce de Nîmes rendra son jugement en délibéré le 22 janvier prochain. Si, comme tout semble l'indiquer, le tribunal estime sérieux le plan de continuation, il fera procéder à la consultation du plan auprès des créanciers, procédure légale qui dure deux mois. Dans ce délai, l'entreprise va travailler sur les mesures de restructuration à mettre en œuvre tant au niveau industriel, commercial que social, pour améliorer ses performances économiques et faciliter l'atteinte des objectifs prévus dans le plan de continuation. Une réorganisation industrielle et commerciale doit être étudiée, qui passera vraisemblablement par une diminution de l''effectif, mais à ce jour rien n'est arrêté.
Moncigale emploie 260 personnes sur le site de Beaucaire. En 2011, elle a commercialisé l'équivalent de 116 millions de cols.
Moncigale : le plan de continuation est la seule solution
Par Vitisphere Le 18 janvier 2013
U
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Tous les commentaires (4)
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Didier
Le 24 janvier 2013 à 19:52:25
La solution de "Reprise par voie de continuation" a-t-elle été étudiée pour Moncigale ? Associant le dynamisme et les qualités de gestionnaire de monsieur Perraut et à la sauvegarde des intérêts des anciens actionnaires et des créanciers comme pour un plan de continuation "classique". Même si la mise en place d'un plan de continuation classique est de loin la meilleure pour sauvegarder les intérêts collectifs, la proposition de monsieur Perraut semblait également intéressante, et assez innovante, de part sa proposition d'associer les fournisseurs et les salariés au capital. C'est en tout cas la première impression de l'association SOS Dépôt de bilan (http://www.sosdepotdebilan.com/reprise-entreprise-par-les-salaries.php). Quoi qu'il en soit, souhaitons "longue deuxième vie" à Moncigale qui devra impérativement revenir à l'équilibre puis être bénéficiaire...
La solution de "Reprise par voie de continuation" a-t-elle été étudiée pour Moncigale ? Associant le dynamisme et les qualités de gestionnaire de monsieur Perraut et à la sauvegarde des intérêts des anciens actionnaires et des créanciers comme pour un plan de continuation "classique". Même si la mise en place d'un plan de continuation classique est de loin la meilleure pour sauvegarder les intérêts collectifs, la proposition de monsieur Perraut semblait également intéressante, et assez innovante, de part sa proposition d'associer les fournisseurs et les salariés au capital. C'est en tout cas la première impression de l'association SOS Dépôt de bilan (http://www.sosdepotdebilan.com/reprise-entreprise-par-les-salaries.php). Quoi qu'il en soit, souhaitons "longue deuxième vie" à Moncigale qui devra impérativement revenir à l'équilibre puis être bénéficiaire...
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Gpe
Le 20 janvier 2013 à 20:37:25
Bonsoir à tous les lecteurs ; je me présente Guy Perraut, porteur du projet alternatif, non retenu parce que notre équipe n'y connait rien en vin (lu dans l'article) enfin, comme le dit Jacquemar, de qui se moque-t-on ? Moncigale est une industrie d'embouteillage, qui devrait être conduite comme n'importe quelle industrie, avec une analyse précise de ses postes de dépenses. Dans la présentation de notre projet, nous avions identifié un nombre important d'incohérence (pour ne pas dire autre chose) expliquant une partie des pertes. A partir de ce développement, nous avions fait la démonstration qu'il était tout à fait possible de redynamiser cette entreprise, tout en intégrant certain paramètres (75% des titres étaient rétrocédés aux fournisseurs et aux salariés, avec des postes d'administrateur), nous avions trouvé un installateur photovoltaique pour installer 10000m² de solaire nous avions revisité toute l'organisation industrielle et logistique, enfin nous avions la possibilité d'intégrer plusieurs clients au capital de la nouvelle structure etc... en lieu et place, les organes de la procédure préfèrent laisser les dirigeants actuels à leurs performances (6 années de pertes consécutives, et 15 M€ de pertes, sans revenir sur la pirouette des dettes soulignées par Jacquemar) En votre qualité d'administrateur de cave, je vous invite à me contacter par mail (gperraut@hotmail.fr), et je vous enverrais le dossier que nous avions adressé à l'AJ
Bonsoir à tous les lecteurs ; je me présente Guy Perraut, porteur du projet alternatif, non retenu parce que notre équipe n'y connait rien en vin (lu dans l'article) enfin, comme le dit Jacquemar, de qui se moque-t-on ? Moncigale est une industrie d'embouteillage, qui devrait être conduite comme n'importe quelle industrie, avec une analyse précise de ses postes de dépenses. Dans la présentation de notre projet, nous avions identifié un nombre important d'incohérence (pour ne pas dire autre chose) expliquant une partie des pertes. A partir de ce développement, nous avions fait la démonstration qu'il était tout à fait possible de redynamiser cette entreprise, tout en intégrant certain paramètres (75% des titres étaient rétrocédés aux fournisseurs et aux salariés, avec des postes d'administrateur), nous avions trouvé un installateur photovoltaique pour installer 10000m² de solaire nous avions revisité toute l'organisation industrielle et logistique, enfin nous avions la possibilité d'intégrer plusieurs clients au capital de la nouvelle structure etc... en lieu et place, les organes de la procédure préfèrent laisser les dirigeants actuels à leurs performances (6 années de pertes consécutives, et 15 M€ de pertes, sans revenir sur la pirouette des dettes soulignées par Jacquemar) En votre qualité d'administrateur de cave, je vous invite à me contacter par mail (gperraut@hotmail.fr), et je vous enverrais le dossier que nous avions adressé à l'AJ
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jacquemar
Le 20 janvier 2013 à 11:10:34
Cet article ne peut que laisser perplexe pour plusieurs raisons. Tout d'abord écrire que le plan intègre un retraitement de la dette qui passe de 93M€ à 7M€ mérite une explication sur la prouesse ! Le Tribunal de commerce de Nimes doit rendre le 22 janvier prochain son jugement sur l'acceptation du plan de redressement proposé : comment le pourrait il sérieusement, alors que la Sté BELVEDERE qui détient MONCIGALE convoque ses actionnaires le 12 Février prochain pour tenter d'arracher un vote dans un contexte plus que délicat. Cette Sté, elle même en redressement judiciaire a entrainé dans sa déconfiture sept de ses filiales et trimbale un passif de 500M€. A lui seul Bruce Willis réclame 20M€ au titre du prêt de son nom pour la pub de la vodka SOBIESKY, le pauvre avait été payé en actions de BELVEDERE, mais comme le titre s'est cassé la figure (tombé de 200€ à 20€), il n'est pas content. Comment faire valider un plan de continuation qui intègre un volet social qui n'est pas présenté. Enfin et c'est là où je voulais en venir, faire reposer la réussite du plan sur un Crédit fournisseur dont on écrit "il faut que les fournisseurs viticulteurs jouent le jeu". Nous sommes dans une utopie totale, aucun assureur crédit ne couvrira ces opérations avec les doutes qui subsistent au delà de MONCIGALE sur le groupe BELVEDERE. Ce dernier a des solutions en interne avec la possible cession de Marie Brizard, il doit faire face à ses responsabilités. Je siège au Conseil d'Administration d'une Cave qui figure parmi les fournisseurs, je ne suis pas en situation de voter favorablement.
Cet article ne peut que laisser perplexe pour plusieurs raisons. Tout d'abord écrire que le plan intègre un retraitement de la dette qui passe de 93M€ à 7M€ mérite une explication sur la prouesse ! Le Tribunal de commerce de Nimes doit rendre le 22 janvier prochain son jugement sur l'acceptation du plan de redressement proposé : comment le pourrait il sérieusement, alors que la Sté BELVEDERE qui détient MONCIGALE convoque ses actionnaires le 12 Février prochain pour tenter d'arracher un vote dans un contexte plus que délicat. Cette Sté, elle même en redressement judiciaire a entrainé dans sa déconfiture sept de ses filiales et trimbale un passif de 500M€. A lui seul Bruce Willis réclame 20M€ au titre du prêt de son nom pour la pub de la vodka SOBIESKY, le pauvre avait été payé en actions de BELVEDERE, mais comme le titre s'est cassé la figure (tombé de 200€ à 20€), il n'est pas content. Comment faire valider un plan de continuation qui intègre un volet social qui n'est pas présenté. Enfin et c'est là où je voulais en venir, faire reposer la réussite du plan sur un Crédit fournisseur dont on écrit "il faut que les fournisseurs viticulteurs jouent le jeu". Nous sommes dans une utopie totale, aucun assureur crédit ne couvrira ces opérations avec les doutes qui subsistent au delà de MONCIGALE sur le groupe BELVEDERE. Ce dernier a des solutions en interne avec la possible cession de Marie Brizard, il doit faire face à ses responsabilités. Je siège au Conseil d'Administration d'une Cave qui figure parmi les fournisseurs, je ne suis pas en situation de voter favorablement.
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Julien
Le 18 janvier 2013 à 23:01:29
Un contresens est fait à propos du BFR, celui-ci se définissant de la façon suivante : BFR = actif circulant (stocks + créances clients) - passif circulant (dettes fournisseurs + dettes fiscales + dettes sociales). Lorsque les délais de paiement fournisseurs sont allongés, les dettes augmentent et donc le BFR BAISSE ! Le but de l'opération étant d'accroître la trésorerie et non le BFR !
Un contresens est fait à propos du BFR, celui-ci se définissant de la façon suivante : BFR = actif circulant (stocks + créances clients) - passif circulant (dettes fournisseurs + dettes fiscales + dettes sociales). Lorsque les délais de paiement fournisseurs sont allongés, les dettes augmentent et donc le BFR BAISSE ! Le but de l'opération étant d'accroître la trésorerie et non le BFR !
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