e tournant générationnel de ces prochaines décennies est sans conteste le premier enjeu de la durabilité du vignoble français. Si la reprise des exploitations viticoles ne se pose pas de la même façon pour toutes les régions et appellations, elle est des plus aigue dans le vignoble du Bugey (moins de 500 hectares pour 200 viticulteurs). Il est estimé que 13 % de ce vignoble sera menacé en 2020, faute de repreneur. Afin de créer un dialogue autour de ces question de transmission, la Chambre d’Agriculture de l’Ain et le Syndicat des Vins de Bugey organisent ce 26 novembre un forum pour mettre en relation les vignerons bugistes et des candidats à la reprise de domaines viticoles.
Pour le Syndicat des Vins de Bugey, cette rencontre permettra d'aborder ouvertement la question de la transmission, sujet souvent tabou auprès des premiers intéressés : les vignerons proches de la retraite. Ce forum veut également montrer aux repreneurs potentiel le dynamisme de l'AOC Bugey. Ayant connu son âge d'or au XIXème siècle (7 000 hectares de vigne avant la crise phylloxérique), le vignoble du Bugey reste aujourd'hui confidentiel. Bénéficiant d'une appellation d'origine générique depuis 2009, les 28 000 hectolitres de vins qui y sont produits chaque année sont peu connus des professionnels comme du grand public (à l'exception du Cerdon méthode ancestrale, réputé auprès des amateurs). 65 % des vins de Bugey sont d'ailleurs vendus directement au domaine, contre 5 % à l'export.
Pour redevenir attractif, le vignoble compte s'appuyer sur un Programme Intégré de Développement Agricole (141 770 € de subventions régionales sur 4 ans). Signé en février dernier, ce programme se penche sur la question de la pérennité du vignoble, mais également sur sa promotion et sa communication, ainsi que le développement de l'oenotourisme.
[Photo : Syndicat des Vins de Bugey]