Depuis quelques années, le vin vrac ne constitue plus un marché d'écoulement mais un moyen d'assurer des approvisionnements » juge Pierre Passerieux, courtier assermenté et président de la commission officielle de cotation de Narbonne. « Ce début de campagne est dans la lignée de cette évolution, avec une question très aiguë de la ventilation de cette faible production de vins, qui devrait rétrécir la fourchette des prix, notamment entre vins avec et sans indications géographiques ». Selon les dernières estimations du ministère de l'Agriculture, seulement 11,7 millions d'hectolitres de vins seraient produits dans le Languedoc-Roussillon (-20 % par rapport à 2011).
D'après des prévisions « qui n'engagent que lui », Pierre Passerieux estime que la production du Languedoc Roussillon sera dominée par les vins IGP d'Oc, principalement de cépages, au détriment des IGP départementales et du Vin de France. Sur les 8,3 millions hl de vins IGP estimés (-18 % par rapport à 2011), il en prévoit ainsi 6,4 Mhl d'IGP d'Oc (-13,7 %) pour 1,9 millions hl pour IGP départementales (-28 %). Les vins AOP s’élèveraient à 2,4 Mhl (-15 % par rapport à 2011), tandis que seulement 1,1 millions hl de VSIG seraient produits (-40 %). Alors que les premières transaction du millésime 2012 démarrent (celles concernant les primeurs étant marginales et peu représentatives), Pierre Passerieux pressent « un marché tendu, avec des affaires qui seront ardues à négocier. Il faudra veiller à ce que le marché ne s’essouffle pas avec des prix trop élevés. »