e salon montpelliérain Millésime bio, organisé par Sudvinbio (nouveau nom de l'AIVB-LR), va fêter ses vingt ans lors de son édition qui aura lieu du 28 au 30 janvier 2013. Les 700 exposants prévus seront originaires de 11 pays : France bien sûr, mais aussi les fidèles allemands, autrichiens et portugais, rejoints récemment par des vignerons chiliens, californiens et d'Afrique du sud. Le visitorat était de 3600 professionnels en 2011 ; cette année il devrait être encore étoffé grâce à un partenariat avec la filière vin de la marque régionale Sud de France, qui organise pour le salon une convention d'affaires rassemblant 50 acheteurs venus de 14 pays. Les plus gros contingents de visiteurs étrangers à Millésime bio sont en général issus d'Europe du Nord (Scandinavie, Hollande, Allemagne), ainsi que des Etats-Unis et du Japon. La formule du stand de taille unique quelle que soit la puissance financière du producteur n'est pas modifiée, et il en coûtera à partir de 1400 € HT pour un adhérent de Sudvinbio.
A l'occasion de ses vingt ans, le salon a commandé au cabinet d'enquêtes spécialisé dans la restauration CHD de produire une étude sur la place des vins bio (appellation officielle depuis la mise en place du règlement européen en août 2012) dans la restauration gastronomique (avec ticket moyen hors boisson supérieur à 45€). Ce sondage de 200 établissements (sur une population de 2600) montre une présence de vins bio dans 74% des cartes de vins, et depuis au moins 5 ans en moyenne. La motivation de cette forte présence est pour 66% la satisfaction des clients, pour 37% la relation privilégiée avec les vignerons, et pour 34% une façon pour le restaurant de se différencier. L'argument « bio » n'est donc pas majoritairement mis en avant par les sommeliers de ces restaurants, comme le confirme Yannis Kherachi, du Jardin des Sens à Montpellier, pour qui le passage progressif de sa carte de vins à 25% de bio a surtout été le fait des vignerons déjà en place qui ont pris l'initiative de se convertir, une tendance qu'il a vu apparaître à partir de l'an 2000.
Alors que traditionnellement les régions les plus représentées sur les cartes des vins sont dans l'ordre la Bourgogne, Bordeaux, la Loire et la Vallée du Rhône, pour les vins bio le classement est assez différent : Vallée du Rhône, suivie de la Loire, puis du Languedoc-Roussillon, qui fait donc son entrée dans le monde des amateurs de grands vins en particulier grâce à sa forte orientation bio. L'origine Bordeaux n'est que 8ème, la Champagne 9ème, la Loire, la Provence, l'Alsace et le Sud-Ouest les devançant également.
On note aussi que, parmi les établissements proposant des vins bio, seuls 32% proposent de l'alimentation bio ; le vin semble donc être un bon ambassadeur des produits bio au sens général dans la restauration gastronomique. Parmi les prescripteurs de ces vins, 89% se disent satisfaits de leur qualité, et 76% sont satisfaits de leur rapport qualité-prix, loin donc d'une idée couramment répandue. Quant à la perception de cette qualité par leurs propres clients, 53% pensent qu'elle est restée stable, et 43% trouvent qu'elle s'est améliorée (l'étude ne dit pas depuis quand!), mais parmi ces derniers 72% pensent que ceci est dû à une amélioration de la qualité des vins. 29% espèrent à l'avenir une amélioration de leur rapport qualité-prix.
Les vins bio sont pour l'heure distribués pour un tiers en vente directe (y compris aux restaurateurs), pour un tiers par des détaillants spécialisés, et pour un tiers en grande distribution classique (mais 94% des enseignes en proposent au moins une référence). Quant à la question de savoir si le supplément de prix payé aux vins bio dans les transactions vrac va perdurer, alors que la production ne fait qu'augmenter chaque année, Gilles Louvet, négociant spécialisé, y répond de la façon suivante : « l'écart de prix va se résorber, mais les vins les moins bons ne vont plus trouver preneurs ! » La croissance prévisible de la production lui semble donc être un facteur positif.