elon la dernière note de conjoncture de l’Agreste, le potentiel de récolte 2012 de vin s'élèverait à 44,15 millions d’hectolitres en France (-13 % par rapport à 2011). Depuis la publication des premières prévisions de production, la production française ne cesse d’être revue à la baisse (pour en savoir plus, cliquer ici). A l’origine de cette dernière note, le Service de la Statistique et de la Prospective précise que des « conditions météorologiques inhabituelles (précipitations et orages de grêle fréquents) et le développement de maladies cryptogamiques* conduisent à revoir les estimations de production à la baisse depuis la première prévision, notamment dans les régions où la floraison n’était pas achevée (Alsace, Champagne et Poitou-Charentes) ».
Au premier août 2012, les estimations de récoltes sont de 20,82 millions d’hectolitres de vins d’Appellation d’Origine Protégée (-9 % par rapport à 2011) et 12,44 millions hl pour les vins d'Identification Géographique Protégée (-12 %). En ce qui concerne les vins destinées à la production d’eaux-de-vie (Cognac, Armagnac...), la production diminuerait de 15 % par rapport à l’an passé, mais serait dans la moyenne des cinq dernières années avec une production totale de 7,42 millions hl. Les autres vins (notamment les volumes au dessus des rendements d’appellation) verraient leur production se réduire de 35 %, arrivant à 3,45 millions hl.
Après trois millésimes précoces, les vendanges devraient retrouver des dates plus normale en 2012. Si 44,14 millions d’hectolitres de vins sont produits en 2012, cela représenterait une diminution de 5 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. En Champagne, le potentiel de production est estimé à 2,12 millons d’hectolitres (-26 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années). Le développement des vignes champenoises présenteraient environ une semaine de retard comparée à la moyenne décennale. En Alsace, la floraison s’est étalée sur un mois et si le mildiou a été maîtrisé, l’oïdium l’est plus difficilement. La récolte est aujourd’hui estimée à 1,13 millions hl, ce qui est stable par rapport à la moyenne quinquennale.
En Bourgogne et Beaujolais, 2,12 millions hl seraient produits (-10 %). La production savoyarde atteindrait 124 000 hl, soit une augmentation de 5 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. En Jura, la pression des maladies fongiques (mildiou puis oïdium) est forte et conduirait à une production réduite (92 000 hl, -5 %). Les épisodes de grêle à répétition, la coulure et le millerandage ont fortement entamé le potentiel dans le Rhône. En Provence, les températures élevées de juillet ont provoqué un stress hydrique et ont réduit le potentiel de récolte. En Corse, la forte charge constatée laisserait présager une récolte de 340 000 hectolitres (+10 %).
Pour le vignoble du Languedoc-Roussillon, 12,7 millions hl seraient produits, dont 2,63 millions hl de vins AOP (respectivement -4 et -6 % par rapport aux moyennes des 5 dernières années). Dans les vignobles du Sud-Ouest la production serait de 3,62 millions hl (+6 %), avec un homogénéité des situations. Elle atteindrait 5,64 millions hl à Bordeaux (-3 %), où la coulure sur merlot a été importante. En Charentes, les rendements annoncés sont très incertains, à cause de la forte pression du mildiou, de l’hétérogénéité des grappes et du retard végétatif global. Les vendanges charentaises récolteraient 7,65 millions hl (-5 %). L’objectif du rendement 2012 de 10,83 hl d’alcool pur/hectares serait difficile à atteindre dans ces conditions. La situation du Val de Loire reste sensible, notamment au niveau du vignoble nantais. La production ligérienne chuterait à 2,63 millions hl (-9 %).
*maladie causée à une plante par un champignon ou un autre organisme filamenteux parasite.
(Photo : CIVL)