omme il l’avait annoncé en février 2011, le fameux dégustateur américain Robert Parker (64 ans) ne s’occupe maintenant plus de la dégustation des nouveaux millésimes californiens pour le bimensuel The Wine Advocate. Dès le prochain numéro, c’est Antonio Galloni (40 ans, voir photo) qui couvrira la production californienne. La filière viticole californienne est dans l’expectative de ses premières notes (annoncées pour la fin du mois d’août), afin de savoir à quoi s’attendre de la part de ce jeune dégustateur succédant à celui qui a fait la réputation viticole de la Californie.
Antonio Galloni se veut rassurant en déclarant que « nous essayons avant tout de minimiser les changements ». Ainsi les wineries précédemment notées le seront toujours. Selon lui, « il y a d’une part ceux qui pensent que je vais continuer à faire comme Robert Parker, ces personnes n’ont pas une grande estime du Wine Advocate. D’autre part, il y a ceux qui déchantent devant l’orientation actuelle des vins californiens et qui pensent que je vais faire des miracles et remettre les choses en place. Ces deux visions sont inexactes. Et tous seront déçus. » Antonio Galloni annonce qu’il se concentrera également sur des appellations jusque là peu couvertes (comme Santa Cruz), ainsi que sur des vins de consommation courante.
Ce jeune critique américain est surtout réputé pour ses expertises de vins italiens (avant de rejoindre The Wine Advocate en 2006 il publiait à son compte le Piedmont Report) et de vins de Champagne (il avait notamment déclaré n’effectuer de dégustation que sur des bouteilles dégorgées, c’est à dire apte à la commercialisation). Il est également connu pour avoir une ouverture d’esprit aux styles de vins aussi bien modernes que classiques. Contrairement à Robert Parker, il préfère donner des traits généraux plutôt que des notes.
Robert Parker a déclaré pour sa part qu’il ne se consacrerait plus qu’aux dégustations horizontales et verticales* de vins de Californie, de Bordeaux et du Rhône. Selon les observateurs américains, Robert Parker est en train de se retirer progressivement du Wine Advocate, qu’il a fondé en 1978, afin d’assurer la persistance de sa revue après sa retraite complète. Antonio Galloni pense que « cela lui permet aussi de libérer les vignerons de contraintes que certains ressentaient » des producteurs ayant effectivement 'parkerisés' leurs processus de vinification pour plaire aux goûts du premier critique de vin mondial.
[Source : San Francisco Chronicle]