a négociation pour un accord entre l’Inde et l’Union Européenne sur une zone de libre d’échanges est actuellement au point mort. Débutées il y a quatre ans, ces discussions devaient déboucher sur la signature d’un accord sur le commerce et les investissements en juin. Les lobbies indiens de l’automobile et du whisky seraient les principaux responsables de ce délai, estimé à plusieurs mois. En fait, l’actuelle version de travail de l’accord n’aurait pas encore intégré les filières des voitures, du vin et des spiritueux, ce qui cristallise les peurs des industriels indiens et les poussent à faire ainsi pression sur leur gouvernement. L’Inde craindrait également les réactions de certains de ses partenaires commerciaux (comme le Japon et la Corée du Sud), avec lesquels elle a établi des accords d’échanges sans réduire les taxes à l’entrée des produits impliqués.
Selon certains commentateurs, le gouvernement indien ne serait pas prêt à détaxer les vins et spiritueux, qui seraient encore entachés d’une image de péché et de faute (cliquer ici pour avoir un aperçu de la situation vinicole en Inde). Jusqu’alors, l’Inde n’a jamais accepté de diminuer sa taxation des produits alcoolisés et l’Europe ne ferait donc pas exception. C’est du moins l’avis communément admis pour les spiritueux, mais le faible développement et la grande atomisation de la filière vinicole indienne laisse entrevoir la possibilité d'un accord de libre échange pour les seuls vins. Ce qui pourrait faire office d’amorce pour une future généralisation aux spiritueux. Le régime fiscal appliqué aux vins varie selon les régions indiennes, mais les taxes sur les vins importés s'établissent en moyenne à 150 % depuis 2007, ce qui réserve les vins importés à des élites. Peut-être que l'adhésion de l'Inde à l'Organisation Internationale de la vigne et du vin en tant que 45e Etat Membre (depuis le 12 juillet, pour en savoir plus, cliquer ici) hâtera les négociations avec l'Europe, pour qu'elles aboutissent à un accord équivalent à celui en vigueur avec la Corée du Sud.
Depuis le premier juillet 2011, l’accord mettant en place une zone de libre échange entre la Corée du Sud et l’Union Européenne est validé. Ce contrat s’entend sur une suppression des droits de douanes pour les vins européens importés en Corée, en échange de taxes préférentielles pour les exportations de produits sud-coréens vers les 27 Etats Membres de l’UE. Si l’on ne connaît pas encore le détail des effets de cette nouvelle fiscalité sur les échanges de vins, le Wall Street Journal a publié des données générales sur les résultats de cet accord sur les volumes import-export. La quantité d’échanges commerciaux auraient globalement augmenté de 17,4 % durant les deux premières semaine de juillet, les exportations coréennes augmentant de 19 % vers l’UE et les importations européennes croissant de 16 % vers la Corée du Sud. Mais si 55 % des produits coréens envoyés vers l’Europe ont bénéficié de la nouvelle remise fiscale, ce chiffre est seulement de 13 % pour les biens européens à destination du marché coréen.
[Source : del Wine, 2011]