rofesseur émérite et doyen honoraire de l’Université de Bordeaux 2, Pascal Ribéreau-Gayon a trouvé la mort dans la nuit du 15 au 16 mai 2011. Il est pour beaucoup dans le rayonnement international de l’Institut d’Œnologie de Bordeaux, avec ses travaux de recherche (sur les enzymes du moût de raisin ou de Botrytis cinerea) et sa participation à des publications de référence (notamment les deux traités d’œnologie qu’il a rédigé avec Denis Dubourdieu, Aline Lonvaud, Bernard Donèche). Dans un entretien de 1995*, il faisait part de sa vision modeste du métier d'œnologue : "la qualité du vin est en fonction de celle du raisin. Notre but est d'exprimer la grandeur du raisin."
Il était issu d’une prestigieuse famille de chercheurs. Ulysse Gayon, son arrière grand-père, est assistant de Louis Pasteur en 1880, s’installe ensuite à Bordeaux, et met au point la bouillie bordelaise avec l’aide du botaniste Alexis Millardet. Jean Ribéreau-Gayon, son père, met au grand jour la fermentation malolactique en 1946 avec Emile Peynaud, puis fonde l'Institut d'œnologie de Bordeaux en 1949.
Le 18 mai paraît d’ailleurs son ouvrage sur l’Histoire de l’œnologie à Bordeaux (éditions Dunod), où il traite de ces liaisons entre sa famille et la recherche. Une page de l’histoire de l’œnologie, qu'il avait écrite, se tournera lors de ses obsèques le 19 mai.
* : Libération, 28/01/1995