Vins de Bordeaux 2010 : les notes Parker publiées

es premières notes des dégustations de Robert Parker ont été rendues publiques le 4 mai, sur le site du Wine Advocate. Cette année il décerne des notes provisoires, comprises dans une fourchette, afin de ne juger que d'un potentiel. Les notes définitives seront attribuées lorsque les vins seront livrables. Les grands châteaux comme Ausone, Haut-Brion, Yquem, Lafite-Rothschild, Latour ou Cheval Blanc ont obtenu des notes supérieures à 96/100 pour leur millésime 2010. Les commentaires de dégustation qui ont été publiés jusque là s'accordent sur un "millésime 2010 d'exception sur l'ensemble du vignoble bordelais".

Si les primeurs 2010 ont donné lieu à de vifs débats (voire notre interview de Michel Bettane à ce sujet) pour leur principe même, il se pose surtout la question de savoir si les distributeurs et consommateurs vont accepter des prix aussi élevés que ceux de l'an passé. Pour mémoire, le millésime 2009 était également qualifié d'exceptionnel et les prix avaient alors flambé sans décence ni retenue.

De par sa stature de gourou du vin, Robert Parker a un impact fort sur les prix affichés « en primeur » (même s'il se plaint de leur inflation).  La filière viti-vinicole s’accorde sur le fait qu’aucun négociant ne se batte pour acheter des vins notés moins de 90/100, alors que peu de consommateurs peuvent acheter des vins notés plus de 95/100. Selon un étude de Hay Colin*, les notes Parker représentaient 40% de la variance des augmentations de prix entre les millésimes 2004 et 2005 sur les grands crus du Médoc, ce pourcentage atteignait 40% dans le cas des grands crus de Saint-Emilion. Selon une enquête de Pierre-Yves Geoffard de 2007 (voir notre article de l’époque en cliquant ici) la simple notation d’un vin par Parker augmente le prix de la bouteille de 3€ en moyenne.


* : Globalisation and the institutional re-embedding of markets: The political economy of price formation in the Bordeaux en primeur market, Hay Colins (2007), New Political Economy