L
e Comité d'action des vignerons de Bordeaux (CAVB) a tenu jeudi 9 décembre une conférence de presse pour engager les vignerons à récupérer les cotisations volontaires obligatoires (CVO) versées à l'Interprofession des Vins de Bodeaux (CIVB) versées avant le 10 décembre 2008, date de leur validation par la Commission Européenne. Le CAVB a dressé « le constat de faillite du CIVB (Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux) dans ses deux missions principales : promotion des vins de Bordeaux et régulation du marché. » D'après la Chambre d'Agriculture de la Gironde, poursuit le CAVB, un quart des viticulteurs des appellations les moins prestigieuses du Bordelais travaillent à perte : en 2009, entre 20 et 25% des producteurs ont eu un revenu négatif. La situation ne s'est pas améliorée en 2010, avec des cours du vin en vrac en baisse dans la plupart des appellations. Dans ce contexte, le paiement des CVO est devenu « insupportable. (...) À quoi sert une instance qui laisse depuis huit ans les bordeaux se vendre en dessous de son coût de revient ? Alors qu'elle ne respecte plus l'équilibre entre négoce et vignerons en quoi peut-elle être une interprofession encore légitime ? », selon Dominique Techer, président du Comité.
Et d'encourager les vignerons à rejoindre la procédure judiciaire que le CAVB a l'intention d'entamer afin de récupérer les CVO versées avant le 10 décembre 2008, date à laquelle la Commission Européenne a autorisé leur versement. La démarche n'est pas inédite et d'autres producteurs ont déjà obtenu gain de cause face à leur interprofession (notamment la coopérative UKL-Arree contre le CIDEF (interprofession de la dinde) ; une demande des producteurs laitiers de l'Apli est quant à elle en cours).
« Cette action, contrairement au refus des cotisations, ne comporte aucun risque mais elle nécessite une démarche volontaire et personnelle des vignerons. Il est clair que ceux qui ne demandent pas leurs droits, ne seront pas remboursés. », poursuit Dominique Techer.