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Déplaisir coupable

Par Alexandre Abellan Le 09 décembre 2022
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Déplaisir coupable
E

t si l’Appellation d’Origine Protégée devenait une Appellation d’Origine Plaisir ? Que de l’acronyme technocratique émerge l’hédoniste terrien. Certes, la notion de plaisir est éminemment subjective : comme tout ce qui a trait avec la dégustation, les goûts et les couleurs, etc. Mais objectivement, des lots de vin accèdent à l’appellation avec un niveau qualitatif plus que limite : un manque de sélectivité qui érode la perception par le consommateur de nombre d’appellations, grandes comme petites. Au "pop" du débouchage succède un "bof" dans le verre. Et la prochaine fois ce sera peut-être le "pschit" d’une bière ou le spritz d’un cocktail qui prendra la place du "pif".

Que les appellations ne fassent plus dans le social demande de l’intransigeance : pas de plaisir sans peine disait-on par le passé. En éliminant les vins d’une plate médiocrité, sans défaut ni qualité, la sélection permettrait de distinguer l’AOP en la remettant au sommet de la pyramide viticole. Alors que son accessibilité actuelle en fait parfois une production de base. Pour ne pas dire un produit de masse afin d'approvisionner des marchés de premiers prix qui se tarissent actuellement. Si cette demande existe de moins en moins, les stocks restent et pèsent de plus en plus (notamment en rouge).

À l’exigence, il faut également ajouter de la transparence : quel syndicat viticole publie aujourd’hui le pourcentage de réussite à ses dégustations d’agrément ? Réguler plus franchement les qualités permettrait de réduire des quantités parfois excédentaires sans toujours jouer sur les rendements (et réduire la rentabilité de tous les opérateurs). Si la loi Évin bannit tout hédonisme de la communication sur les vins, mettre en avant le tour de main de son producteur referait de l’appellation un vrai signe de qualité et pas seulement de respect d'un cahier des charges sur un lieu donné. Une remise en question alliant l’utile pour la filière à l’agréable pour le consommateur. « Il y a plaisir, ne m'en parlez point, à travailler pour des personnes qui soient capables de sentir les délicatesses d'un art » écrit Molière dans l’acte 1, scène 1 du Bourgeois Gentilhomme (1670).


 

 

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Tous les commentaires (5)
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VIGNEROND Le 12 décembre 2022 à 09:40:40
Et si la disparition des VDQS n'était pas également à la base de ces difficultés. La plus part de ces transformations pour une grande partie d'origine et motivation politique ont avec le temps fourvoyé l'esprit de sélection propre aux AOC. A l'heure où beaucoup se plaigne de la rigueur conservatrice de ce système n'est-il pas opportun de repenser la pyramide et alléger les contraintes pour qui le souhaite.
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rol Le 09 décembre 2022 à 15:52:38
Grand merci à" Monsieur Alexandre " pour son soutien dans la mort lente d'aujourd'hui . Les Romains auraient dit : Ave Alexandre , morituri te salutant . Vins de masse ,niveau qualitatif limite , réduire les labels pour le plaisir ,,, Et l'équilibre économique pour nourrir sa famille, les études des enfants ,le quotidien ..Quoi !! RIEN de tout ça............Juste le Plaisir ...
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Vigneron Le 09 décembre 2022 à 14:49:23
Ce post est tout à fait intéressant! Je pense qu'il n'y a aucun problème si on vend en vin de france car on n'a pas les règles de dégustation qui font la norme dans les AOP. Le problème est le sens économique, car dans une AOP le vigneron a payé ses vignes un certain prix. Que peut-on lui dire si son vin est hors de l'appellation pour une notion subjective qu'est le plaisir ? D'autres part pour le consommateur, la notion de plaisir est très subjective d'un individu à l'autre, comment en faire une norme ? Il faudrait que les jurys aient une idée du goût des consommateurs, mais il en ressortirait toujours une côte mal taillée. Une appellation est faite de différents vignerons qui ont différents terroirs avec leurs qualités et défauts. Pour paraphraser quelqu'un « Quand on apprécie les qualités de quelqu'un, on l'admire. Quand on accepte ses défauts, c'est qu'on l'aime. » Je conçois qu'il faut y mettre des limites, d'où le sens des dégustations d'agrément. Après, des vins peuvent toujours sortir hors du lot et être apprécié des consommateurs, mais on ne peut pas créer de norme pour cela.
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Montfo Le 09 décembre 2022 à 13:50:56
il est urgent de réagir d'affirmer, le plaisir, que le vin procure, le vin peut être désaltérant, il est est reste une boisson agréable, il magnifie un repas, il est garant de notre culture...........
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michel BERNARD Le 09 décembre 2022 à 13:43:47
très juste mais les commissions d'agrément aussi rigoureuses soient-elles ne résoudront pas la question de la déconsommation de quelle qualité doit-on parler : celle vue par les vignerons ou celle vus par les consommateurs ? et pour quel produits ? les crus , les appellations régionales , les IGP ou les vins de marque ? Et si René RENOU avait eu raison finalement ?
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