Comme si les vins de Bordeaux avaient besoin de ça… Il ferait mieux de passer plus de temps dans ses vignes du Médoc et moins de temps à dire des conneries à Paris » soupire un opérateur bordelais, visiblement atterré par les propos du député Grégoire de Fournas (Médoc, Rassemblement National) ce jeudi 3 novembre à l’Assemblée Nationale lors de l’intervention du député Carlos Martens Bilongo (France Insoumise, Val d’Oise) sur l’impossibilité du bateau Ocean Viking de débarquer ses 234 réfugiés dans la Méditerranée (embarcation de l’association SOS Méditerranée). « Qu’il retourne en Afrique » réplique Grégoire de Fournas, selon le compte-rendu de l’Assemblée Nationale.
Des propos ayant suscité une suspension de séance face au tollé, et alimentant depuis la polémique, le statut de viticulteur bordelais du député médocain étant rappelé dans quasiment toutes les publications y faisant écho. Si le député Grégoire de Fournas se défend sur les plateaux et réseaux sociaux d’avoir ciblé le député Carlos Martens Bilongo (« lorsque mon collègue député de LFI évoque SOS Méditerranée, j’assume pleinement d’avoir répondu "qu’ils retournent en Afrique". Ma réponse concernait le bateau et les migrants, évidemment pas mon collègue. »), les réactions sont vives dans la filière vin.


« Que ce soit au singulier ou au pluriel, ça ne se dit pas ! » réplique un vigneron médocain, visiblement outré : « c’est une tache noire de savoir que le député du Médoc se permet des phrases on ne peut plus tendancieuses. Qui sont racistes dans tous les cas. » Même condamnation pour un vigneron de l'Entre-deux-Mers : « on ne peut pas tenir des propos comme ça. Un élu de la Nation ne peut pas dire ça. Espérons que cela ne ternisse pas les vins de Bordeaux. Qui n'ont rien à y voir ! »