hangement de braquet. Abandonnant les affichages et les spots radio ponctuels, la campagne de communication des métiers de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) prend la route pour trois ans en rejoignant le tour de France, avec un char et deux monospaces dédiés dans la caravane et des animations sur les villages d’étape durant les épreuves masculines (du vendredi 1er juillet à Copenhague jusqu’au dimanche 24 juillet à Paris) et féminines (du dimanche 24 juillet à Paris jusqu’au dimanche 31 juillet à la Planche des Belles Filles). Employant 1 million de salariés, la ferme France affiche 257 000 projets de recrutements pour 2022 d'après Pôle Emploi (dont 122 000 en viticulture), mais se heurte à des difficultés de recrutement (avec la moitié d'embauches jugée difficile). « Nous manquons de bras » résume Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, lors d’une conférence de presse ce 28 juin à Paris.
Ces propositions d’embauche concernent toutes les filières et tous les métiers, du chef de culture au tractoriste pointe Jérôme Volle, le président de la commission Emploi de la FNSEA. Présentant le slogan de la campagne (« ma nature, mon futur, mon agriculture »), le viticulteur d’Ardèche met en avant l’objectif de promouvoir la diversité de l’emploi agricole (avec 100 métiers possibles, avec forcément un correspondant à chacun), son accessibilité pour tous les profils (recherchant tous les niveaux de compétence, du CAP au doctorat, avec des formations pour gagner en compétence) et sa bonne capacité d’employabilité (sur tout le territoire).
Pour que ces messages gagnent en visibilité, le tour de France semble être le vecteur idéal. Spectacle sportif populaire avec 42,4 millions de téléspectateurs, l’épreuve cycliste serait suivie par 4,8 millions de très jeunes : 15 à 24 ans. Ayant de quoi étonner, ce rajeunissement de l’audience du tour conforte l’intérêt d’y être présent explique Jérôme Despey, le secrétaire général de la FNSEA. Dans l’objectif de séduire un jeune public, le viticulteur de l’Hérault note que l’arrivée du tour sur Netflix devrait accroître sa visibilité auprès des jeunes générations.
Soulignant que la campagne a vocation à vivre toute l’année, Christiane Lambert précise que cette opération est financée par un fond cogéré par son syndicat, comme « la FNSEA est le seul syndicat représentatif des employeurs [de la branche de production agricole], à ce titre là nous gérons un fond paritaire ». Pour l’éleveuse de porcs du Maine-et-Loire, cette campagne doit permettre de faire connaître les métiers agricoles afin de permettre à l’agriculture de répondre aux défis qui lui sont posés (souveraineté alimentaire, transition agroenvironnementale, solutions contre le changement climatique…). Une connaissance à soutenir par la reconnaissance, pour recruter de nouveaux employés, mais aussi de nouveaux agriculteurs.