ans le vignoble jurassien, le marché des vignes « est faible en surface. On est sur un marché parcellaire », indique Frédéric Cautain, chef du service départemental à la Safer du Jura.
Ainsi en 2021, moins de 30 ha de vignes et de terres à vigne ont changé de main. Et au niveau des prix moyens « Année après année, nous étions sur des prix du niveau du coût d’une plantation voire un peu plus, avec un rythme presque stagnant, soit entre 25 000 et 35 000 €/ha pour des vignes en bon état en AOC Côtes-du-Jura et entre 35 000 et 50 000 €/ha pour l’AOC Arbois qui est plus cotée ».


Mais en 2021 et début 2022, lors de trois ventes aux enchères judiciaires à Arbois, les prix des vignes et des terres à vigne ont atteint des sommets, laissant perplexes les vignerons locaux.
A l’origine : une succession qui trainait faute d’accord des héritiers. « A chaque vente les prix ont doublé, triplé ou quadruplé par rapport aux prix habituels. Comme il s’agissait de ventes aux enchères, la Safer n’a pas pu demander de révision des prix », explique Frédéric Cautain. Or ceux-ci ont atteint des niveaux inédits.
« Lors de la première vente, le prix des vignes est monté jusqu’à 170 000 €/ha contre 50 000 € le prix moyen en AOC Arbois. Pour les terres à vignes, il est monté à 60 000 €/ha alors que le prix moyen est de 10 à 15 000 € ».
Des achats effectués par des acteurs extérieurs du vignoble jurassien « car aucun viticulteur local n’avait d’intérêt à surenchérir ». L’AOC Arbois va-t-elle à nouveau susciter les convoitises dans les années à venir ? L’avenir le dira.