La Roumanie est un marché mature avec toujours un potentiel de progression. Il y a encore de la place pour développer de nouveaux produits et conquérir des consommateurs locaux » pose Roxana Puscasu, chargée d’affaires export pour Business France à Bucarest. Sur les trois dernières années, la consommation roumaine de vin a continué de croître en volume et valeur, avec une valorisation croissante, témoignant d’une premiumisation. Pays viticole (avec 182 500 hectares de vignes, pour le douzième producteur mondial), la Roumanie a une consommation de vin sans doute supérieure à celle officielle (de 23,5 litres par an et par habitant), du fait de la production artisanale dans les zones rurales (pour de l’autoconsommation). Les opérateurs du vin ciblent essentiellement les consommateurs citadins, les bars à vin étant une tendance de grandes villes (la capitale Bucarest, mais aussi Brașov, Cluj-Napoca, Constanța…).
Troisième pays fournisseur de vin en valeur et sixième en volume, la France bénéficie d’une image qualitative indique Roxana Puscasu, notant que ses cuvées sont souvent choisies pour des cadeaux. Les principaux concurrents de la France sont la Moldavie (par effet de proximité, d’autant plus que des producteurs roumains y ont des vignoble) et l’Italie (également à proximité). Les vins du nouveau monde reste peu présents sur ce marche assez traditionnel. « La Roumanie est un pays francophone et francophile » relève Roxana Puscasu, qui évoque notamment la présence d’enseignes, comme Carrefour, des cavistes Nicolas, de l’épicerie Comtesse du Barry…
Parmi les vins français les plus vendus se trouvent Bordeaux et la Champagne, ainsi que les vins de Provence et de Bourgogne. Mais « il y un potentiel important pour d’autres régions : les importateurs cherchent de nouveaux produits (origines, cépages…) » souligne Roxana Puscasu, qui précise que les démarches bio, biodynamie et nature restent actuellement des niches en développement. Dans l’immédiat, les principaux critères d’achat restent la couleur (rouge et blanc en priorité, avec de la saisonnalité pour les rosés et les effervescents), la sucrosité (il est conseillé de la préciser sur la contre-étiquette des vins blancs) et l’origine (pays, appellation…).
La distribution des vins sur le marché roumain est dominée par les grandes surfaces, qui sont nettement majoritaires devant les chaînes spécialisées, les cavistes et le e-commerce. Les ventes en ligne ont augmenté sous l’effet du covid souligne Roxana Puscasu, le vin étant la seule boisson dont la consommation s’est non seulement maintenue, mais a cru. Pour importer ses vins sur le marché roumain, un opérateur français peut passer par l’intermédiaire d’importateurs ou opter pour une expédition en direct. L’experte recommande d’élargir les contacts et de soutenir tout lancement : « il n’y a pas de barrière. Si une société souhaite exporter, la seule chose est de s’investir dans son projet, d’en assurer le suivi. Le relationnel est très important : il faut garder le contact et répondre rapidement aux questions ».
Pour en savoir plus sur ce marché, cliquer ici.