es organisateurs de Millésime Bio ont eu du flair. Après avoir testé l’an passé une édition 100 % digitale, ils ont décidé de reconduire cette formule cette année en complément du salon physique. Bien leur en a pris. Le variant Omicron les a contraints à différer le salon en live d’un mois et de tenir, à la place, la formule digitale. Plus d’un millier d’exposants se sont inscrits à ce rendez-vous virtuel où, du 24 au 26 janvier, ils ont échangé avec des acheteurs par écrans interposés.
« Après l’édition 2021, les retours des participants ont été positifs, indique Jeanne Fabre, présidente de la commission Millésime Bio à Sudvinbio, l’organisateur du salon. Les vignerons ont eu des contacts avec des importateurs plus petits qu’habituellement, qui ne viennent pas sur place. D’où notre décision de maintenir ce format. »
Face à la pandémie, d’autres salons virtuels ont vu le jour. La jeune société Hopwine en a organisé sept l’an dernier. Elle poursuit cette année sur sa lancée avec quatre événements, programmés en janvier, février, mars et avril. Les exposants disposent d’un stand virtuel afin de présenter leur entreprise, leurs bouteilles et leurs équipes… Ils indiquent les pays et les réseaux de distribution avec lesquels ils souhaitent travailler. Lors du salon, les visiteurs parcourent les stands et échangent avec les producteurs par messagerie ou en visioconférence. Après le salon, Hopwine leur adresse, à leur demande, des échantillons des vins qu’ils veulent déguster dans des petits flacons de 2 ou 4 cl appelés vinottes.
« En 2021, 450 vignerons ont participé à ces salons et plus de 3 000 acheteurs internationaux, indique Mathieu Lojkiewiez, cofondateur de l'entreprise. Lors de chacun de nos salons, un producteur gagne en moyenne 20 nouveaux contacts qualifiés. »
En juin dernier, le Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (Civa) a pris le train en marche. « Devant l’annulation des salons l’an passé, nous avons décidé de proposer à nos adhérents un salon 100 % digital », expose Philippe Bouvet, directeur marketing de l'organisme. Baptisé Millésime Alsace Digitasting, et entièrement commercialisé par l’interprofession, l'évenement a réuni 100 exposants du 7 au 9 juin 2021.
En en faisant la demande au préalable, les acheteurs pouvaient recevoir des coffrets d’échantillons de vins des domaines qui les intéressaient. Dans ces coffrets, quatre mignonettes de 3 cl figurant la flûte alsacienne : trois contenant des vins requis par les acheteurs, plus un échantillon surprise. Comme lors d'un salon réel, les visiteurs ont pu s’inscrire à des conférences et visionner des vidéos sur les sujets en vogue, comme les vins bio ou les vins de terroir.
« Le bilan est au-delà de nos espérances, se félicite Philippe Bouvet. Cette première édition a drainé 3 750 visiteurs, aux trois quarts étrangers. » Devant ce succès, le Civa planche sur une nouvelle édition en 2022.
Business France n’est pas en reste. « Nous avons maintenu les 30 événements que nous avions programmés en 2021 grâce au digital, souligne Adrien Calatayud, responsable du service vins, spiritueux, bières et cidres. Lorsque les frontières étaient fermées et que les vignerons ne pouvaient pas se déplacer, nous avons réceptionné leurs échantillons. Nous avons trouvé des intermédiaires sur place pour les présenter, des sommeliers, par exemple. Et nous avons proposé à ceux qui le souhaitaient d’installer un écran sur leur stand afin qu’ils puissent tenir des visioconférences avec leurs visiteurs. Nous allons conserver la possibilité de digitaliser tous nos événements. » Le début d’une nouvelle ère.