Une semaine après ma présentation à la Maison Sinnae, dans les vignobles de Laudun et Chusclan, 25 vignerons super motivés m’ont commandé 500 nichoirs à mésanges et abris à chauve-souris » se réjouit Brice le Maire, le fondateur d’Agrinichoirs.


Les installations sont déjà en cours sur une trentaine de parcelles dans 5 villages. « Je commence par les nichoirs à mésanges car la période de nidification démarre en ce moment. Pour les chauves-souris nous avons jusqu’en avril » reprend Brice Lemaire.
Depuis qu’il a fondé sa société en 2018, cet ancien conseiller dans plusieurs associations de producteurs bio dans la région Rhône-Alpes a construit et installé près de 10 000 nichoirs à mésanges et abris à chauve-souris, principalement dans le grand Sud-Est, de Genève à Perpignan, mais également à Bordeaux ou en Champagne.
Ces cavités constituent un atout de taille pour lutter contre les ravageurs de la vigne. « Les mésanges font en moyenne trois nichées de 9 oisillons par an. A chaque fois, pendant 20 jours, elles font quotidiennement 900 allers retours pour leur ramener des pucerons, coccinelles, papillons et vers de la grappe. Les chauves-souris consomment aussi plusieurs milliers d’insectes par nuit » illustre Brice le Maire.
Chaque nichoir est géolocalisé. « En fin de saison, je reviens vérifier leur occupation et je fais un bilan détaillé aux vignerons ».
Brice le Maire constate une importante variabilité en fonction de la typologie des parcelles. « Je pose 8 à 10 nichoirs à mésanges par hectare, explique-t-il. Il n’est pas rare que 70% soient occupés en routine. Mais il y a plus de chances que cela fonctionne sur un petit coteau enherbé que sur un plantier de 25 hectares de galets désherbés ». Brice Lemaire ne s’aventure donc pas à donner des recommandations aux viticulteurs sur leur stratégie de traitement.


L’installation des chauves-souris est encore plus difficile à suivre. « Parfois tous les abris sont utilisés comme relai de chasse par un individu. Parfois, seuls 20 % trouvent preneurs mais avec 3 individus chacun, c’est très aléatoire ».
Les mésanges et les chauves-souris sont des prédateurs généralistes. « Ils limitent les cycles de pullulation des insectes et réduisent leur intensité. Ils permettent ainsi aux prédateurs spécialisés de venir à bout des ravageurs, comme les coccinelles avec les pucerons ». Ces espèces complémentaires participent à la résilience de la vigne.
De la fabrication au bilan en fin de saison, Brice le Maire facture 17€ HT par nichoir et par an.