voir envie. C’est la condition de base pour devenir maitre d’apprentissage. « C’est essentiel, souligne Gaelle Delfour, chargée de développement apprentissage au CFAA de l’Aude. Il faut aimer faire passer son savoir-faire à des jeunes. Il faut aussi avoir l’esprit ce qui distingue les apprentis des autres élèves, à savoir qu’il faut une force de travail et de caractère pour mener à bien le travail pratique en entreprise et les cours théoriques », indique-t-elle.
Véronique Duval, chargée de médiation au CFA agricole d’Indre et Loire, ne dit pas autre chose. « La règle de base, c’est la bienveillance, la vigilance que doivent avoir les maitres d’apprentissage pour que l’apprenti progresse régulièrement. Parier sur un apprenti, c’est s’assurer d’un vivier pour ses prochains recrutements » explique-t-elle. De ce fait, elle recommande de ne pas imposer à l’un de ses salariés la fonction de maitre d’apprentissage, s’il n’en veut pas.
Une fois posées les bases de cet engagement, la condition pour devenir maitre d’apprentissage implique d’avoir au minimum le diplôme que prépare l’apprenti et de justifier d’une année d’expérience professionnelle ou alors au moins deux ans d’expérience professionnelle.
Avec qui prendre contact ? « Généralement, le futur maitre d’apprentissage se rapproche du CFA. Cette année j’ai reçu une trentaine de demandes. Je les guide et je les accompagne », indique Véronique Duval.
Vient ensuite l’établissement du contrat d’apprentissage qui est un véritable contrat de travail. Le CFAA de l’Aude a établi le guide de l’apprentissage qui rappelle des règles simples mais essentielles. L’apprenti est le salarié de l’entreprise et non du CFA. La durée du contrat est fixée par une convention tripartite signée par le centre de formation, l’employeur et l’apprenti. L’apprenti doit être inscrit sur le registre du personnel. Il doit être déclaré à la MSA et à l’URSSAF. L’employeur lui verse un salaire qui le rémunère pour le temps passé chez lui et au centre de formation. L’apprenti est assuré social. Il bénéficie de la sécurité sociale sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. Pour les mineurs pas de travail de nuit ni le dimanche ni les jours fériés et 2 jours de repos consécutifs.
Concernant la sécurité, là aussi la règle est claire : « Les entreprises doivent proposer aux apprentis des activités en lien avec le diplôme qu’ils préparent. Il est primordial de faire faire au jeune une tâche en fonction de sa maturité », indique Véronique Duval. Le code du travail interdit aux mineurs d’utiliser certaines machines et de réaliser certains travaux. « Ils ne doivent pas conduire de tracteurs dépourvus de dispositif de protection en cas de renversement ni effectuer des travaux électriques sous tension », rappelle Gaelle Dufour.
Actuellement, les employeurs bénéficient d’une prime exceptionnelle de l’Etat pour la première année de tous les contrats d’apprentissage signés entre le 1er novembre cette année et le 31 décembre 2022, à savoir 5000 € pour un mineur, 8000 € pour un majeur. « Ce coup de pouce booste l’apprentissage. Beaucoup d’entreprises cherchent à recruter car elles ont de réels besoins en viticulture. L’offre est bien là. Mais la demande ne suit pas. Il n’y a pas assez de jeunes qui veulent aller en apprentissage », observe Véronique Duval. La 2eme année d’un contrat d’apprentissage, l’Etat, verse 2000 € aux entreprises, puis 1200 € les 3ème et 4ème années. Quant à la rémunération, elle est calculée en fonction du smic horaire brut et varie selon l’âge de l’apprenti et son année de formation.