Ce n’est pas un mythe. Il y a beaucoup de domaines qui se revendent après 5 à 10 ans. Et souvent l’explication est que la réalité du quotidien du vigneron ne correspondait pas à celle que s’en faisait l’acquéreur » constate Loïc Perrin, consultant en stratégie d’entreprises dans le monde du vin. Celui-ci vient de lancer un nouveau service à l’adresse des primo-accédants mais aussi des entreprises qui interviennent dans la réalisation d’un projet d’investissement, comme les banques ou les sociétés immobilières. Objectif : travailler avec l’aspirant vigneron le projet et la stratégie technico-commerciale de l’entreprise pour anticiper et limiter les risques.
Pourquoi créer en 2021 un tel service ? Ce n’est pas l’existence d’une vague déferlante de néo-vignerons mais plutôt l’expérience de l’expert qui a motivé cette nouvelle activité. « Quand j’interviens dans un domaine acheté récemment, mes convictions ont souvent été que j’arrivais trop tard. Les décisions engageantes avaient déjà été prises et il est ensuite très difficile de redresser la barre » déplore Loïc Perrin. Par ailleurs, « souvent, ces investisseurs n’avaient pas conscience des options qui présentaient à eux. D’où l’intérêt de les accompagner en amont de leur investissement ».


En pratique, l’accompagnement de Loïc Perrin (qu’il détaille dans un guide téléchargeable sur son site Internet) permet d’affiner le projet d’investissement pour un candidat à l’installation et de mieux sélectionner les acheteurs pour les agences immobilières ou les banques. Il s’agit de mieux anticiper les principales difficultés qui ont trait à l’argent et au temps. « Typiquement, un primo-accédant pense qu’il va regarder pousser ses raisins. Mais la réalité est qu’il faut vendre le vin. Et il faut davantage se considérer comme un gestionnaire que comme un viticulteur » insiste Loïc Perrin. C’est là que réside la principale clé de réussite à laquelle s’ajoute l’équilibre familial et l’insertion dans le tissu local de l’exploitation. Son accompagnement se double d’une approche technique en la personne de Stéphane Gallet, qui a vécu, il y a vingt an, l'expérience de néovigneron. Son intervention permet d’imaginer les grandes orientations techniques sans pour autant devenir un conseiller du quotidien. De quoi avancer vers la réussite. Car, Loïc Perrin en est convaincu, « on peut réussir en étant néo-vigneron soit en choisissant de s’installer dans une zone AOC où les prix du vrac sont supérieurs aux coûts de production ; soit en créant une rupture et en planifiant une montée progressive de la production ».