emmes puissantes. Le dernier livre de la journaliste Léa Salamé donne le ton. À travers une série de 12 interviews, elle donne la parole à des femmes qui occupent le paysage médiatique français. Écrivaine, journaliste, chirurgienne, sportive professionnelle, politique, toutes racontent leurs parcours jalonnés d’embûches et d’espoirs. Sans vocation à être un manifeste féministe, toutes ces figures choisies par la journaliste franco-libanaise réunies dans ce recueil constituent une interprétation contemporaine de la diversité, une façon d’exister.
En Champagne, elles sont 9 et sont réunies autour de l’association « La Transmission ». Une petite révolution, non pas dans sa représentation féminine mais plutôt dans sa construction.
Vigneronnes, à la tête de maisons ou associées à un modèle coopératif, elles représentent le modèle champenois dans son entièreté.
Une initiative qui a germé dans la tête d’Anne Malassagne (Champagne AR Lenoble), cheffe de file du groupe, rapidement suivie par Maggie Henriquez, emblématique présidente de la Maison Krug (LVMH) dès 2016.
Elles ont depuis entraînées dans leur sillage 7 autres femmes désireuses de s’associer à ce groupe d’intérêts communs.
9 femmes décisionnaires aux parcours différents, engagées et qui partagent l’envie de transmettre leur passion. À travers des ateliers, des conférences et des webinars – formats plébiscités en ces temps incertains –, Chantal (Champagne Gonet), Charline (Champagne Drappier), Evelyne (Champagne Boizel), Vitalie (Champagne Taittinger), Mélanie (Champagne Tarlant), Alice (Champagne Paillard), Delphine (Champagne Cazals), Maggie et Anne se sont trouvées et continuent de valoriser l’appellation champenoise. « Nous avons pour vocation à représenter la Champagne dans sa diversité structurelle et à ne plus réfléchir de manière compartimentée, la Champagne n’est pas une succession de petites cases », affirme Charline Drappier, benjamine du groupe.
En accordant une importance à la légitimité des femmes à occuper des postes à responsabilité dans ce monde de bulles, ce « think thank » ne se contente pas de bénéficier de son unique sororité. Enjeux climatiques, contextes de consommation, la volonté de travailler en profondeur des sujets qui préoccupent le vignoble au féminin comme au masculin font partie des objectifs de l’association. « Le monde change, il est temps de sortir le champagne de la célébration et de le consommer lors de moments plus simples », affirme avec aplomb Anne Malassagne.
D’égales à égales, l’ennéade veut construire petit à petit un nouveau visage de la Champagne, le liant d’un modèle viticole historique, scindé en plusieurs familles, qui peinent parfois comme dans d’autres, à s’entendre.
Le groupe de la Transmission a d’ores et déjà prévu de se retrouver physiquement, en avril 2021, lors du Printemps des Champagnes, événement majeur en Champagne qui rassemble les professionnels du vin, aux côtés d’autres associations de vignerons, à condition que la situation sanitaire le permette. À suivre.