vec un budget évoqué de 7 millions euros, le plan de relance de la région Occitanie compte remettre en selle sa filière vin malmenée par la crise du coronavirus. Après un mois de discussions animées et de négociations serrées, les mesures de soutien sont en voie de finalisation : les réunions techniques se sont succédé cette semaine afin d’aboutir ce 15 mai à la finalisation et l’annonce du plan d'aides par la présidente de Région, Carole Delga.
Dans l’immédiat, « rien n’est arrêté » prévient René Moreno, le conseiller régional en charge de la viticulture, alors qu’une réunion de calage est prévu aujourd’hui entre les parties prenantes (interprofessions, caves coopératives, négociants, vignerons indépendants…). L’élu régional souligne l’évidence de cet engagement politico-économique : « nous avons conscience de ce que la filière viticole représente en Occitanie, la première région viticole d’Europe (14 millions hl). Il s’agit d’un choix politico-économique pour que personne ne soit oublié. Mais si la région participe, il faut que de l’autre côté chacun participe à l’effort. »
Ayant impliqué l’ensemble des interprofessions viticoles du bassin (l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest, le Comité Interprofessionnel des Vins du Languedoc, le Comité Interprofessionnel des Vins du Roussillon et l’Interprofession des vins de pays d’Oc IGP) et des fédérations de métier (caves coopératives, metteurs en marché et vignerons indépendants), le plan d’aides dernièrement évoqué passe une stratégie de reconquête promotionnelle sur les marchés régionaux, français et étrangers. D'après un opérateur du Sud-Ouest, les aides aux entreprises seraient distribuées par le biais des interprofessions régionales (pour une enveloppe de 5,5 millions €), qui bénéficieraient elles-mêmes d'un budget dédié (1,5 million €). Ayant pour but d’aider les entreprises à vendre, ces subventions de relance viseraient tous les réseaux de commercialisation. Se plaçant en synergie avec les stratégies interprofessionnelles et régionales (via l’agence Add’Occ), ce plan se veut également complémentaire avec les aides étudiées au niveau national.
« Il y a une concordance entre les plans de crise. Il faut veiller [légalement] à ce que l’argent public ne paie pas deux fois pour la même chose » souligne Jean-Marie Fabre, le président de la Fédération des Metteurs En marché Direct. En attendant le détail du plan définitif, le vigneron de Fitou estime qu’« il faut que le plan de soutien et de relance porté par la région Occitanie permette à la totalité des acteurs d’accéder aux aides. Afin de relancer la filière, il faut utiliser la totalité de la boîte à outils, et de ses plateaux européens, nationaux et régionaux. C’est ce qui permettra de retrouver un rythme d’efficacité commerciale le plus rapidement possible. »