e posant en « mouton noir » des parlementaires et du gouvernement, Michel-Édouard Leclerc, le président de l’Association des Centres Distributeurs Édouard Leclerc (Acedelec), a défendu sa vision de la valorisation de l’agriculture française pendant trois heures, ce 24 juillet, devant la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur « la situation et les pratiques de la grande distribution et de leurs groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs ».
En appelant à ses souvenirs d’adolescence, quand des viticulteurs languedociens incendiaient des chais pour sanctionner de trop faibles cours, le distributeur estime que les opérateurs de la filière vin « se sont pris en main ; ils ont arraché les mauvaises vignes, fait de la qualité, travaillé les AOC et développé des labels. » Certes, « tous ne sont pas Crésus, mais il n’y a pas un viticulteur pour venir demander aux distributeurs, même à l’occasion des foires au vin, de faire un transfert de valeur ajoutée de l’aval vers l’amont. Nous travaillons bien ensemble, parce que chacun a pris sa part dans le processus de création de valeur. Le rôle du distributeur est précisément de promouvoir le travail de l’agriculteur sur la valeur » martèle Michel-Édouard Leclerc, semblant n'avoir convaincu que modérément les parlementaires un an après les États Généraux de l’Alimentation.


« Ce genre d'exercice est, je l’avoue, futile et contre-productif. On peut se tacler mutuellement le temps d'une audition, mais au final il faudra bien que tout ce petit monde (industriels, distributeurs, paysans) se retrouve dès le lendemain pour collaborer » souligne Michel-Édouard Leclerc sur son blog. Regrettant que « la fonction commerciale, aux yeux de nombreux représentants de la nation, n’est que parasitaire, et ne participe pas du processus de création de valeur », le distributeur estime que « chacun doit prendre ses responsabilités ».